Tanjazz 2024 : Les Gipsy Kings « heureux » de se produire au Maroc
Le roi des Gipsy Kings Nicolas Reyes à Tanjazz 2024.

Icône de la Rumba Flamenca, The Gipsy Kings, le groupe mythique de musique gitane ayant vendu plus de 20 millions de disques dans le monde, a enflammé vendredi soir la scène BMCI de Tanjazz et a fait danser le public au son de ses tubes légendaires.

La ville de Tanger a vibré vendredi soir aux rythmes des Gipsy Kings. Un groupe légendaire qui a enchanté le monde avec sa fusion unique de flamenco, pop et rumba catalane ; ses membres, devenant au fil des années, des ambassadeurs globaux de la culture gitane.
Nicolas Reyes, chanteur et fondateur des Gipsy Kings à Tanjazz 2024.
Avec « Djobi, Djoba », « Volare », « Bamboleo », « Amor Moi » ou encore "Un Amor”, le chanteur légendaire du groupe Nicolas Reyes a puisé allègrement dans le répertoire des Gipsy Kings, pour offrir au public une expérience immersive, mêlant rythmes de rumba flamenca, de pop et de ballades.Grand amoureux du Maroc, Nicolas Reyes, fondateur et chanteur du groupe a confié, avant de monter sur scène, être "fier" de se produire pour la première fois au Maroc. Il s’agit, dit-il, "d’un rêve qui se concrétise". Il parle également de son ouvrage « La voix d’un roi » qu’il a publié en collaboration avec le journaliste Philippe Legrand.De sa voix chaude et rauque, Nicolas Reyes a également rendu hommage à l’artiste grecque Demis Roussos, décédé en 2015, en interprétant une reprise de sa chanson "Mourir auprès de mon amour”.Le groupe a également interprété une version acoustique des plus réussies de la chanson "Tamally Ma’ak” d’Amr Diab, avant de finir en beauté avec leur tube à succès "A Mi Manera”, une version espagnole de la célèbre chanson "Comme D’Habitude” de Claude François.Vous vous êtes produit dans le monde entier. Quel est votre sentiment de vous produire pour la première fois au Maroc et à Tanjazz particulièrement ?J’ai toujours rêvé d’être parmi vous. J’adore le Maroc, c’est un pays où je passe souvent mes vacances d’été surtout à Agadir. Je suis vraiment fier de me produire à Tanjazz et ravi de pouvoir chanter ici et partager ma musique avec le public marocain.Vous aimez vous produire sur scène. Pour vous, c’est important ce contact avec le public ?Oui complètement. J’adore me retrouver face à mon public dans le monde entier et partager avec lui mes chansons. Ce sont de vrais moments de bonheur pour un artiste.Les Gipsy Kings, c’est plus de 35 ans de carrière, c’est très difficile d’arriver au sommet mais c’est encore plus dur de s’y maintenir. Comment fait-on pour résister au temps ?En ce qui me concerne, le secret de la longévité dans ce métier, c’est le fait de pouvoir rester en forme. Je suis un grand amoureux de la nature, d’ailleurs, je me ballade souvent dans la forêt, j’aime cette connexion avec la nature, je parle aux arbres, ça m’inspire énormément pour mes chansons, ... ces moments de quiétude sont une grande source pour moi. Je fais aussi la sieste l’après-midi, j’essaie de rester en forme.Quand on est un groupe, c’est difficile de garder le cap. Comment avez-vous réussi toutes ces années à rester soudés ?Vous savez, c’est très difficile pour un groupe de musique de rester uni, il y a toujours des disputes, mais on arrive à dépasser nos différents. Et généralement, le lendemain, on oublie et on repart sur de nouvelles bases.Vous venez de sortir votre ouvrage « La voix d’un roi » avec Philipe Legrand. C’est un peu des confidences par rapport à votre enfance à Arles et vos débuts avec la musique. Pourquoi ce livre ?C’est pour moi une façon de raconter ma vie, de revenir sur ma jeunesse à Arles, et expliquer ma passion pour la musique. Lorsque j’étais jeune, j’aimais beaucoup chanter dans les rues, en campagne, là où je me trouvais...et je voulais en tant que chanteur, pouvoir dévoiler et raconter cette partie de ma vie au monde.C’est aussi un hommage à votre papa José Reyes qui vous a transmis cet amour inconditionnel pour la musique.Oui, tout à fait. Mes frères et moi, on accompagnait toujours mon père là où il allait, quand il partait faire ses tournées. On était 5 à peu près à jouer de la guitare, on était toujours sur la route avec mon père, en Allemagne, en Suisse, en France ...et c’est ce qui a fait ce que nous sommes aujourd’hui.Ce mélange magique entre Flamenco, Pop, Rumba est à l’origine de votre succès dans le monde. Comment avez-vous trouvé cette formule ?Oui, effectivement, c’est ce qui constitue l’ADN de notre groupe, c’est nous, c’est une musique et un style qui nous ressemblent. Je me rappelle qu’à l’époque, je voulais essayer ma propre version de la Rumba et ça a fonctionné.Ce mélange entre les styles est paradoxalement mal compris en Espagne, ... ils ont eu du mal à comprendre notre musique et à nous situer. En fait, ils avaient du mal à s’identifier à ce genre musical qui pour eux, n’était ni du Flamenco ni de la musique gitane, et pour moi, c’était juste une musique qui me ressemble.C’est important pour vous de vous renouveler pour séduire les jeunes qui ne vous connaissent pas et qui n’ont pas grandi avec votre musique ?Pour les jeunes, je tiens toujours à présenter de nouvelles chansons, pour pouvoir les approcher et leur faire découvrir notre style mêlant Rumba, Pop...Les Gipsy Kings c’est aussi une belle histoire de famille. Sur scène, vous êtes entouré de vos deux fils qui suivent vos pas. On peut dire que la relève est assurée ?Oui, tout à fait, je me produis avec mes deux fils, un neveu et un cousin. A la maison, je joue de la guitare à mes petits fils, je leur apprends à jouer, et en fait, je dirais qu’ils baignent dans cela depuis tout petits.Votre prochain album sortira quand ?Mon prochain album, c’est pour bientôt, je dirais l’année prochaine, ...Actuellement, quand j’ai le temps, j’enregistre au studio des morceaux que j’ai composés, des chansons comme je sais le faire. Tout ce que je peux dire, c’est qu’il y aura de la nouveauté.