Champ de bonnes mines

Le Festival Jazz au Chellah animera la Capitale du 11 au 15 septembre prochain avec, comme thème nodal, la femme. De belles découvertes en perspective et un final en transe.

Une semaine avant la nouba tangéroise (L’Observateur de la semaine dernière), Rabat accueillera son 18e festival de jazz. Ici, la fête est au métissage, à de belles rencontres entre musiciens européens et marocains. Cette année, on rendra hommage à la femme. Une dizaine de musiciennes et chanteuses partageront leur émoi pour une musique qu’elles remodèlent à souhait. Le jazz revisité, enrichi de sonorités insoupçonnées. L’exemple de Naoko Sakata et son trio. Cette pianiste suédoise d’origine japonaise marie improvisations et compositions puisées dans un jazz vaguement contemporain. Elle gagne la Suède en 2008 et s’inscrit à l’Académie de musique et d’art dramatique de l’Université de Gothenburg. L’année suivante, elle monte son trio et participe avec brio au Nordic Jazz Comets d’Oslo. Elle en repart avec le prix de la meilleure soliste. Entre 2010 et 2013, elle réalise deux albums. Le public découvrira également l’ethno-jazz de la Croate Tamara Obrovac, flûtiste, auteur-compositeur. Elle emprunte la langue istrienne qu’elle injecte dans des thèmes musicaux folkloriques. Pour l’occasion, elle sera rejointe par l’ensemble marocain du flûtiste Rachid Zeroual. La Grèce sera représentée par la chanteuse Savina Yannatou dont les explorations vont du free jazz à la musique avant-gardiste. Au milieu des années 1990, elle s’essaie au jazz traditionnel et s’associe plus tard à des musiciens comme Damo Suzuki, Barry Guy et Peter Kowald. La violoncelliste autrichienne Asja Valcic et l’accordéoniste hongrois Klaus Paier mêleront leur jazz à des bases tango. Ils rencontreront Karim Kadiri Trio, un virtuose de l’Oud qu’il conjugue magistralement en jazz. Ancien résident américain, ce Casablancais biberonné à la musique arabe égyptienne est fan d’Al Di Meola et Chick Corea. Le compte est bon pour des mélanges détonants. L’autre luthiste retenu pour cette édition est originaire d’Agadir. Driss El Maloumi, s’évade, depuis qu’il a décidé de tout plaquer pour son instrument –il est licencié en Littérature arabe en 1993-, à la recherche d’univers insolites. Accompagné de percussionnistes, il glane son inspiration dans le jazz, la musique ancienne et l’atmosphère soufie. Les terrains amazighs et orientaux ne sont pas loin non plus. Il se frottera, le 12 septembre, à la formation belgo-française Trio Grande. L’Espagnol Daniel Casares, l’une des stars emblématiques du néo flamenco, rendra hommage à la Guernica, œuvre majeure de Picasso, à l’occasion du 75e anniversaire de sa réalisation. En son jazz espagnolisant, c’est à une quatrième dimension que le public est convié. Autre moment d’étonnement, la rencontre –en clôture- entre les Finlandais Gourmet Sextet et Khadija El Ouarzazia & Bnet Houariyat Quintet. Du jazz relevé saupoudré de feeling gnaoua каркасный дом с пеноблоком