Don d’organes. Le Maroc peut mieux faire 
Pr. Amal Bourquia

La Journée Mondiale du «Don et de la transplantation d’organes», célébrée chaque 17 octobre, met en lumière l’importance vitale du don d’organes pour sauver des vies. Dans ce domaine, le Maroc à encore du chemin à faire.

Au Maroc, malgré l’existence d’une législation depuis 1999 et d'infrastructures adaptées, la pratique de la transplantation d’organes reste encore en deçà des attentes. C’est ce que ne cesse de rappeler Amal Bourquia. Cette néphrologue et présidente de l’association «Reins» appelle à une démocratisation des dons d’organes dans le Royaume, pour sauver de nombreuses vies. Les indicateurs chiffrés qu’ils soulignent dans ses prises de parole sont édifiants.

seulement 645 transplantations ont été effectuées à ce jour au niveau national et toutes concernent le rein. De surcroît, la plupart de ces transplantation ont été rendues possibles grâce des donneurs vivants. Cette situation souligne l’urgence de renforcer les politiques publiques, la sensibilisation et les ressources médicales pour répondre aux besoins croissants des patients. Et pour cause, le besoin en greffes d’organes est là et est même pressant. Des milliers de patients atteints de maladies rénales, hépatiques, cardiaques ou pulmonaires dont les cas nécessitent des transplantations en urgence n’ont principalement comme alternative que la dialyse. Laquelle est à la fois lourde et coûteuse.

Chaque année, de nombreux Marocains meurent faute de donneurs d’organes, malgré les efforts fournis notamment de la part de l’association «Reins» pour encourager cette pratique. La transplantation d’organes au Maroc est un défi national qui exige une mobilisation collective pour sauver des vies et améliorer la qualité de vie des malades, rappelle cette ONG qui a encore sonné l’alarme ce 17 octobre à travers un communiqué et diverses sorties médiatiques de sa présidente.

Trois aspects clés sont abordés cette année : le numérique, l’environnement et le social. Ces perspectives permettent d’avoir une vision plus intégrée du don d’organes, en mettant en évidence non seulement les défis médicaux, mais aussi les implications écologiques et les nouvelles technologies dont notamment l’intelligence artificielle qui peuvent transformer cette pratique.

Les inégalités d’accès aux soins à travers le territoire national est l’un des points essentiels relevés, comme le souci écologique pour des transplantations accompagnés d’une gestion rigoureuse des déchets médicaux.

Le numérique, quant à lui, transforme le paysage des greffes d’organes en facilitant la gestion des donneurs et des patients. Des technologies, comme l’IA, permettent de mieux suivre les patients en attente de greffe, d’optimiser les transplantations et d’assurer une meilleure coordination entre les différentes parties prenantes.Toutefois, l’accessibilité équitable à ces technologies demeure un défi, notamment pour les populations les plus vulnérables. De même, une attention particulière doit être accordée à la protection adéquate des données personnelles sensibles.

Pr. Amal Bourquia appelle à une approche intégrée devant permettre non seulement de sauver plus de vies, mais aussi de réduire les disparités et d’optimiser les ressources existantes. Elle ne cesse de le clamer, le don d’organes est un acte de solidarité humaine qui repose sur la coopération de tous. Sa conviction est que le Maroc a tout le potentiel de devenir un modèle en matière de transplantation d’organes avec une plus grande mobilisation et un engagement collectif continu.