Aide sociale directe : L'ONDH signale un fort taux de satisfaction
Lancé en décembre 2023, le Programme d’aide sociale directe (PASD) affiche un premier bilan positif avec un fort taux de satisfaction. Selon une enquête de l’Observatoire national du développement humain (ONDH) menée auprès de plus de 4.400 familles, près de 9 sur 10 se déclarent satisfaites. Une majorité affirme que leur niveau de vie s’est amélioré, malgré des difficultés d’accès et des démarches jugées complexes. Détails
Au bout de deux ans d’action, le Programme d’aide sociale directe (PASD) enregistre des résultats très encourageants. Selon une première enquête de satisfaction menée par l’Observatoire national du développement humain (ONDH) auprès de 4.462 familles bénéficiaires au premier semestre 2024, le taux de satisfaction globale a atteint 87,46%. L’étude révèle également les effets concrets sur les conditions de vie des ménages vulnérables, tout en identifiant des marges d’amélioration, notamment en matière d’accessibilité et de simplification des démarches.Une amélioration du quotidienAu-delà du taux élevé de satisfaction, 89,2% des ménages interrogés déclarent une amélioration de leur niveau de vie, dont 31% notent une évolution significative. La sécurité alimentaire s’est également renforcée pour 92% des familles, en particulier dans un contexte d’inflation prolongée, note l’ONDH. L’impact sur la scolarisation des enfants est tout aussi notable, avec 82% des répondants affirmant avoir pu mieux soutenir l’éducation de leurs enfants grâce au programme.Les bénéficiaires saluent la clarté des informations reçues : 39,7% les jugent « très claires », et 53,4% les trouvent « assez claires ». La gestion du processus d’admission est perçue comme transparente par 95% des chefs de ménage tandis que 90,4% estiment que les critères d’éligibilité sont appliqués de manière équitable, indépendamment du sexe ou du lieu de résidence.Difficultés d’accès L’enquête relève cependant des défis importants. Seuls 5% des bénéficiaires qualifient la procédure d’inscription de « simple », tandis que 67% la jugent moyennement complexe. Une majorité a dû recourir à une aide extérieure pour compléter l’enregistrement électronique. L’ONDH recommande ainsi de développer un réseau d’assistance sociale de proximité, en s’appuyant sur des relais locaux pour accompagner les populations les plus isolées.Doté d’un budget de 25 milliards de dirhams en 2024, porté à 26,5 MMDH en 2025, le programme vise 29 MMDH d’ici 2026, soit près de 2% du PIB. Ce financement place le Maroc au deuxième rang en Afrique en matière d’investissement dans l’aide sociale. Le benchmark réalisé par l'ONDH révèle par ailleurs que le PASD se positionne bien face aux programmes de référence mondiale comme celui du Brésil, du Mexique, de l’Indonésie et de l’Afrique du Sud.L’enquête de l’ONDH s’inscrit dans une logique de suivi scientifique rigoureux, combinant approches quantitative et qualitative, indique l’ONDH. Elle exclut volontairement les non-bénéficiaires pour se concentrer sur l’« expérience utilisateur » du programme.Indice de satisfaction socialeL’ONDH a par ailleurs mis en place un outil inédit : l’Indice national de satisfaction sociale (INSS), qui attribue au PASD un score de 71/100. Cet indice est fondé sur cinq critères clés : accessibilité, impact, opportunité, pertinence et transparence. L’amélioration de l’accessibilité et de l’impact perçu apparaît comme la priorité pour renforcer davantage la satisfaction globale.L’enquête trace par ailleurs une feuille de route multidimensionnelle pour optimiser l'efficacité du PASD. Les recommandations formulées suite à cette enquête s'articulent autour de sept axes stratégiques à savoir : Le développement d'un dispositif d'assistance sociale de proximité, le renforcement de l'engagement citoyen des associations locales dans l'innovation des mécanismes de facilitation de l'accès aux services numériques du Programme, le lancement de programmes de développement des compétences vise à améliorer la capacité du programme à produire des résultats à long terme en matière de développement humain, l’intégration du PASD avec d’autres programmes comme AMO-Tadamon, et le développement de programmes d’autonomisation économique.L’ONDH préconise également une mise à jour régulière des critères d'éligibilité et la mise en place d'un système national de suivi et d'évaluation du Programme, accompagnée du développement d'un programme de recherche-action sur l'évaluation d'impact des aides sociales. L’ONDH insiste par ailleurs sur l’importance de protéger les bénéficiaires contre les escroqueries, qui prolifèrent à mesure que le programme gagne en notoriété.Avec cette première enquête, l’ONDH amorce un changement de paradigme dans l’évaluation des politiques sociales. En intégrant la perception des citoyens comme indicateur clé de performance, le Maroc s’engage dans une démarche durable de suivi, évaluation et apprentissage, fidèle à la vision portée par le Chantier Royal de l’État social.