Pourquoi Salvini s’en prend-il à Macron?

Pourquoi le vice président du Conseil italien Matteo Salvini s’en prend-il à Macron et à la France? Et pourquoi maintenant? La réponse à la deuxième question est simple. D’une part, les élections européennes approchent et d’autre part l’UE a refusé le projet de budget italien qui ne respecte pas les règles de Maastricht. Depuis le 23 octobre, date du rejet, des négociations très difficiles pour l’Italie ont commencé, pour aboutir à un accord ce mois-ci. Mais un accord qui  oblige le gouvernement italien à reporter deux réformes très rentables politiquement, la retraite et le revenu de citoyenneté en faveur des plus démunis.

Ainsi, le déficit budgétaire sera de 2,04% au lieu de 2,4%.

L’Italie est aussi très endettée avec avec 2300 milliards d’euros de dettes, soit 130% du PIB. Comme le président de la commission finances est le Français Pierre Moscovici, les Italiens pouvaient en avoir après la France.

En tout cas, peut-on dire que les déclarations intempestives de Salvini contre la France accusée de maintenir la colonisation de l’Afrique ont aidé l’Italie à trouver un accord? Peut-être, mais le gouvernement italien a abandonné dans la bataille ses projets à finalité sociale qui étaient parmi ses promesses électorales.

Comment expliquera-t-il cette grande concession? Il parlera peut-être encore du couple franco-allemand et fera la promotion de ses idées souverainistes. « Si je ne peux pas vous payer un revenu de citoyenneté c’est à cause de Bruxelles et aux gouvernements allemand et Français », pourrait-il dire aux Italiens. Auprès de ses amis populistes, il justifiera son projet de bloc au Parlement européen qu’il dirigera bien entendu avec son partenaire polonais.

D’où la réponse à la première question.

Salvini tient à la création de cet axe opposé à l’axe Allemagne-France pour avoir plus de pouvoir en Europe. La Pologne est déjà enthousiaste pour le projet et des partis populistes européens comme le Rassemblement national français ou encore le Parti de la liberté hollandais sont séduits par l’idée.

Salvini espère que son nouveau groupe pourra obtenir quelque chose comme 150 députés au parlement européen.

C’est dans ce contexte qu’intervient le traité franco-allemand et qui a pour objectif de renforcer les relations entre les deux pays et  surtout montrer que les deux pays sont déterminés sur la voie de la construction européenne. Projet qui s’oppose donc aux ambitions des nationalistes qui comptent bien se renforcer au parlement européen.

Et c’est là que le président français avance un autre pion. Son Mouvement en Marche envisagerait d’intégrer le quatrième groupe Alliance des démocrates et des libéraux. Celui-ci serait alors la deuxième force du Parlement, ce qui renforcerait leu coup le Parti populaire européen, premier en nombre de députés, où l’Allemagne y est la première force à travers le parti d’Angela Merkel, l’Union chrétienne démocrate (CDU).