TÉLÉPHONIE: Vodafone-Verizon, une opération record

Par Anousha Sakoui à Londres

Les conseils d’administration de Verizon Communications et de Vodafone Group se sont réunis le lundi 2 septembre pour se prononcer sur le rachat par l’opérateur américain Verizon de ses parts dans Verizon Wireless, sa fi liale commune avec Vodafone, et l’accord sur une opération de $130 milliards pourrait être annoncé dès lundi. Au cours du week-end dernier, les deux opérateurs ont dû fi naliser les termes d’un accord pour le rachat de 45% par Verizon Wireless faisant ainsi de ce rachat la troisième opération de fusion-acquisition de tous les temps. Après une série de négociations qualifi ées par une source proche du dossier de «constructives», les deux groupes ont approuvé à l’unanimité cette opération.

Sauf accroc de dernière minute, Verizon et Vodafone devraient publier les termes de l’accord dans des communiqués distincts le lundi. L’opérateur britannique révélera ultérieurement les détails du cash retenu par le groupe ainsi que le retour aux investisseurs. La vente va permettre aux investisseurs de Vodafone de récolter des dizaines de milliards de livres cash. Vu que le groupe de télécommunications détient l’un des titres les plus répandus au Royaume- Uni, l’opération contribuerait à la reprise économique britannique dans ce qu’on a appelé une «injection d’assouplissement quantitatif massif ». Selon une source proche du dossier, Vodafone serait à la recherche d’acquisitions afi n de se concentrer sur des services « quad play» - le regroupement de quatre services clients dans le mobile, le broadband, la téléphonie fi xe et télévision - en Europe, ainsi que des opportunités de croissance dans les marchés émergents.

Grâce à un accord avec les banquiers dont notamment JPMorgan, Morgan Stanley, Bank of America Merrill Lynch et Barclays, Verizon va offrir pour 60 milliards de dollars d’actions à Vodafone, selon des sources proches des négociations. Guggenheim Partners, un conseiller de longue date de Verizon, est également impliqué aux côtés de Paul Taubman, l’ancien co-chef de la division des valeurs mobilières de Morgan Stanley. Quant à Goldman Sachs et UBS, ils conseillent Vodafone. De 20 à 30 milliards de dollars seront émis sur le marché obligataire et le montant restant des banques sous forme de prêts. Les banquiers et les investisseurs soutiennent que la plus importante émission obligataire d’entreprise jamais enregistrée pour fi nancer l’opération ne serait point un défi . « Nous pensons que le fi nancement par l’endettement à hauteur de 60 milliards de dollars est réalisable », a déclaré Barclays dans une note.

La cession, qui a été spéculée pendant quatre années, serait exemptée d’impôts car elle consiste à vendre une participation dans un actif national américain à un acheteur national. Néanmoins, selon des sources proches, il y aurait une imposition sur les actifs à l’étranger détenus par la holding qui devrait être séparée, mais ils sont moins importants que les opérations américaines. Verizon va par ailleurs émettre pour 5 milliards de dollars d’obligations à Vodafone en vue de payer l’impôt sur la vente des actifs. Les entreprises bénéfi cieront d’une clause ajoutée à la législation fi scale britannique en 2002, qui permet une exonération des gains en capital provenant de la cession par une société d’actions d’une autre entreprise commerciale, selon certaines conditions.

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