ENSEIGNEMENT: Silence radio…

L’heure est critique pour l’enseignement et tandis que le débat doit battre son plein, les acteurs concernés se réfugient dans un silence pour le moins suspect...

Dossier chaud de cette rentrée 2013, la réforme du système éducatif se devait d’être au coeur d’un débat national impliquant les différents acteurs et aboutissant à des recommandations susceptibles de sortir l’enseignement de son état léthargique. Surtout si l’on considère le discours royal qui a fait de la réforme et de ses retards son axe principal. Ceci en principe… mais dans la réalité, il n’en est rien ! En élaborant ce dossier spécial, notre rédaction a dû affronter l’entêtement des intervenants potentiels à garder le silence quant à l’évaluation de la situation de l’enseignement national, le diagnostic de ses défaillances et la proposition de pistes de solutions pour le sortir de cette situation critique.

Anciens ministres de l’éducation nationale, hauts responsables, membres du Conseil supérieur de l’enseignement, acteurs syndicaux... nos appels sont restés sans réponses à quelques exceptions près. Une attitude plus que significative qui en dit long sur le degré d’engagement de ces acteurs dans le processus de réforme d’un système qui n’a que trop souffert d’approches approximatives. La situation actuelle de notre enseignement classé en queue du peloton en termes de qualité, d’efficacité et de rendement, devient alors plus logique. Malgré les belles ambitions des différentes tentatives de réanimation de l’enseignement, les observateurs ne cessent de pointer du doigt cette absence de volonté ou plutôt cette volonté de bloquer le changement. Une autre faiblesse de taille qui se rajoute aux différentes défaillances minant la réforme de l’intérieure.

Nous citons la dispersion des efforts, l’absence de vision globale et unifiée des différents acteurs qu’ils soient politiques, sociaux, économiques ou syndicaux, le manque de consensus et le tiraillement entre les différentes parties responsables de la chose éducative. Commission spéciale, Conseil supérieur, ministère… chacun y va de sa science sans toutefois parvenir à impulser un véritable élan à cette sacrée réforme. Une situation qui s’aggrave au fil des changements gouvernementaux et de leurs politiques respectives. «Il ne faut pourtant pas nier les différentes avancées réalisées qui sont considérables même si elles n’atteignent pas les grands objectifs d’une réforme globale », modère Mohamed Shaimed, secrétaire général de la Fédération autonome de l'enseignement affiliée à l'Union Générale des Travailleurs du Maroc (U.G.T.M) (voir entretien).

Un propos positivant qui rappelle les pistes d’une mise à niveau intégrale et à tous les étages de l’enseignement dans notre pays. A commencer par la formation et la qualification des ressources humaines, la révision des priorités de la réforme qui devrait s’axer davantage sur la qualité plutôt que sur la quantité (taux de scolarisation…), le financement, les dispositions d’infrastructures adaptées que ça soit en milieu urbain ou rural, la révision des programmes scolaires et leur adaptation à la réalité sociale et économique du pays, l’ouverture de l’école et l’amélioration de son interaction avec son milieu, le développement des activités parascolaires, l’implication d’autres acteurs (société civile) à la chose éducative et la non isolation de l’école des autres composantes sociales… des propositions qu’on aurait préféré recueillir de la bouche d’acteurs qui ont la légitimité d’intervention sur ce dossier, mais qui ont préféré se murer dans leur silence coupable. дом каркасно щитовой мастер