Le festival L’Boulevard revient en force

J-4 Aux abattoirs de Casablanca, l’heure est aux préparatifs. Des techniciens sont en train de monter la scène principale qui accueillera les 28 groupes –underground- marocains sélectionnés pour le Tremplin, sous l’oeil vigilant de Tarik, régisseur du festival. Un peu plus loin, à l’arrière du bâtiment, au souk associatif, des manipulateurs d’objets et quelques jongleurs répètent et se préparent pour le show final du cirque. «La nouveauté cette année, c’est qu’on va monter un vrai spectacle de feu. L’espace entier sera entièrement illuminé», affirme fièrement Snoopy, artiste de scène chevroné. Autre particularité de cette édition qui durera 10 jours (du 13 au 22 septembre), la programmation de sports extrêmes avec des shows de skate, roller et BMX.

Avec pour la première fois, l’investissement de l’espace public : un graffiti monumental habillera ainsi les murs de la capitale économique (avenue des Far, ancienne médina, Bhira,…) dans le cadre de l’initiative « Sbagha Bagha. Graffiti et peintures murales à Casablanca ». Au même moment, sur la scène du C.O.C - qui devrait accueillir des têtes d’affiche comme le célèbre rappeur sénégalais Didier Awadi programmé en ouverture du festival et Rachid Taha pour la clôture-, des techniciens marocains et étrangers professionnels installent le matériel pour les répétitions. Rien n’est laissé au hasard : « Notre souci principal est d’assurer une qualité de son irreprochable, si on rate la technique, on rate le festival » affirme Hicham Bahou, organisateur du L’Boulevard. Pendant ce temps, dans les locaux du Bouletek, au Technopark, ça bouillonne. Les équipes de production, de coordination administrative, de communication, composées essentiellement de bénévoles s’activent et veillent au détail près pour le bon déroulement du festival.

« Le Boulevard est une tribu, une communauté et un projet collectif. Ce qui se dégage de cet événement, c’est surtout un esprit citoyen et participatif. Le bénévolat reste notre atout principal», estime Hicham Bahou. Pour créer leurs affiches, l’équipe du Boulevard fait appel à de jeunes créatifs indépendants - Brain oil Factory, AZéro, ou Studio Mammoth- qui partagent le même état d’esprit de l’association et respectent la même esthétique d’illustration en 3D et Mac painting. « Le style n’est ni carré ni administratif. Il est essentiellement urbain, alternatif, et imagé. Plu-sieurs styles se confrontent car plusieurs personnes y contribuent», précise Hicham Bahou. « La conception d’une affiche peut durer un mois entier car nous donnons beaucoup d’importance aux détails et aux anecdotes, rajoute Othman Bensalima, régisseur au Boultek ».

Concernant la dernière affiche du festival, « elle renvoie à une idée de résistance à une pression». Souligne Bahou. Et d’ajouter : « le message véhiculé peut renvoyer à la résistance des artistes, de la jeunesse marocaine, de la scène alternative marocaine ou de la Culture tout court. Notre objectif est avant tout d’instaurer la régularité culturelle. Et c’est exactement ce qu’on est en train de réaliser avec le Boultek ». Pour ce qui est de l’internationalisation de l’événement, l’organistateur du festival précise que « même si on a des têtes d’affiche, ça reste un festival artisanal, beaucoup plus qu’industriel » яндекс раскрутка сайта