INTERVENTIONNISME/ Les Européens en colère contre la Chine

Par Tom Mitchell à Pékin

Des entrepreneurs européens ont accusé les régulateurs chinois de cibler injustement les entreprises étrangères par une récente série d’enquêtes sur la corruption et le monopole. Davide Cucino, président de la Chambre de commerce de l’UE en Chine (1700 membres), a appelé hier le gouvernement chinois à réduire son interventionnisme dans l’économie et à faire jouer plus largement les forces du marché pour maintenir une croissance économique durable. Il a averti que la libéralisation était au point mort, attirant l’attention sur les entreprises publiques qui ont reçu un «traitement partisan». M. Cucino a déclaré: «Il ya une vision fondamentale et idéologique -parmi les fonctionnaires du gouvernement chinois- que nous devons être traités comme des étrangers et donc être traités différemment».

Les griefs du groupe d’entreprises ont suivi les plaintes formulées par la Chambre de commerce américaine en Chine mercredi dernier sur les «politiques restrictives » auxquelles ses membres ont été contraints de faire face. Elle a souligné que les chevauchements dans des règlementations ambigues, contradictoires et mises en oeuvre de manière irrégulières étaient un défi à relever par ses membres, dont certains s’étaient plaints des politiques discriminatoires favorisant les entreprises nationales au détriment de leurs homologues étrangères. Le débat a été accentué par les enquêtes anti-corruption très médiatisées au sein de groupes pharmaceutiques étrangers et sur des pratiques de prix adoptées par des multinationales dans la fabrication de lait en poudre. Beaucoup de gens croient qu’il y a un sentiment de grande disproportion dans la manière dont les enquêtes sont rapportées.

Des organisations professionnelles chinoises de premier plan ainsi que des personnalités telles que le promoteur immobilier milliardaire Zhang Xin ont également exprimé leur préoccupation au sujet de la nécessité d’un traitement plus équitable envers les entreprises du secteur privé juste avant la tenue d’une importante réunion du Comité central du Parti communiste chinois en Novembre. « Je pense qu’il est un peu injuste que les entreprises étrangères qui sont les plus portées sur les [bonnes pratiques] soient les plus discriminées et sujettes à investigation. A ma connaissance, aujourd’hui, aucune entreprise [pharmaceutique] n’a fait l’objet d’investigations », a déclaré Bruno Gensburger, chef du groupe d’entreprises pharmaceutiques au sein de la chambre de commerce. Le gouvernement chinois a insisté sur le fait que les enquêtes ne soient pas biaisées, en assurant qu’il apprécie le rôle « important » des investisseurs étrangers dans l’économie продвижение сайта отзывы