Une police moderne

Par Ahmed Charaï

L’anniversaire de la création de la Sûreté nationale est le moment de faire un bilan d’étape pour cette institution essentielle pour assurer la sécurité des citoyens et l’ordre public. Les changements effectués ces vingt dernières années, accélérés depuis la nomination d’Abdellatif Hammouchi, sont très importants et ce à plusieurs niveaux.

Il y a d’abord l’éducation au respect des droits de l’Homme, avec la criminalisation de la torture qui a fait de la police une institution aux standards des pays démocratiques. S’il y a des dérapages, et il en existe dans toutes les corporations et partout dans le monde, ils sont sévèrement sanctionnés administrativement et pénalement s’il y a lieu. C’est un acquis essentiel pour l’État de droit, fondement de toute construction démocratique.

S’en est suivie une œuvre de modernisation à pas forcés. La police scientifique et la lutte contre la délinquance cybernétique sont au niveau des pays les plus développés. La meilleure organisation a permis d’atteindre des performances très élevées. Les taux de résolution des affaires sont éloquents, sur tous les fronts. La synergie entre Sûreté nationale, DST et BCIJ, donne des résultats exemplaires dans la lutte anti-terroriste, mais aussi contre les réseaux mafieux internationaux.

Ceci n’a pas pu être réalisé sans une bonne gestion des ressources humaines. Rajeunies, féminisées, celles-ci ont accès à une formation de haut niveau tout au long de leur carrière. La mobilité a été renforcée pour faciliter un développement de carrière rapide et donc motivant.

Sur le plan matériel, les policiers ont eu droit à une valorisation importante de la grille des salaires, à des primes liées aux résultats, au renforcement des œuvres sociales, à une meilleure prise en charge médicale. Cette reconnaissance est sans doute un élément de motivation, d’adhésion aux stratégies établies par la direction, ce qui est vital pour la réussite de ces stratégies.

Reconnaître que cette œuvre de modernisation est une réussite ne suffit pas, c’est à nous citoyens de l’intégrer dans notre comportement au quotidien. Le policier a pour mission essentielle de nous protéger, il ne faut jamais l’oublier. S’il a le monopole de l’usage de la force, la seule force légitime en démocratie, c’est pour lui donner les moyens de sa noble mission : la protection des biens et des personnes.

La société doit accorder aux policiers la même reconnaissance que celle qui leur est désormais conférée par l’institution. Ce n’est pas totalement le cas aujourd’hui. Les incivilités, sur la voie publique, contre les agents de police sont trop fréquentes. Parce que la défense des délinquants continue à plaider, systématiquement, la nullité des P.V. et que la presse s’en fait l’écho, ils ressentent cela comme une injustice, un déni de tous les changements réussis.

La police est au service des citoyens, ils doivent s’en convaincre.