Relation de coeur et de raison

Depuis plus d’une dizaine d’années, le Maroc s’est tourné vers le Grand Sud qui est devenu un véritable relais de croissance pour ses PME/PMI et une bouffée d’oxygène pour ses vaisseaux amiraux (RAM, Attijari, Maroc Télécoms, OCP…). Les opportunités d’affaires sont là, encore faut-il lever les contraintes qui entravent le développement des relations commerciales maroco-africaines...

Il y a quelques mois, Guy Gweth du cabinet d’intelligence économique Knowdys, a révélé les chiffres d’une enquête réalisée par son cabinet sur la perception du Maroc et des Marocains dans 12 pays de l’Afrique subsaharienne : Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad, Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Nigeria, Sénégal et Togo. Sur un échantillon de 840 personnes, 46% estiment que le Royaume est compétitif. De plus, 21% déclarent que le Maroc est un pays ouvert et 27%, un pays conquérant. Pour Guy Gweth, les opportunités se trouvent dans des secteurs connus mais approchés sans trop de risques.

Il y a d’abord l’exploration et l’exploitation du pétrole, un secteur qui recèle un potentiel «providentiel» puisque le continent cumule 12% des réserves mondiales en pétrole. Puis les Technologies de l’Information et de la communication (TIC) que pourraient valablement dominer certaines entreprises marocaines, bien assises sur le plan de l’expertise. Le Bâtiment et les Travaux Publics (BTP) sont également d’une grande importance car la crème du business s’y trouve. «Il faut savoir que plusieurs pays notamment la Côted’Ivoire, le Nigeria et le Gabon ont adopté des plans d’émergence. Et ces plans veulent automatiquement dire de lourdes infrastructures à mettre en place : des autoroutes, des aéroports, des zones industrielles, etc. C’est un secteur à ne pas rater !». C’est aussi le cas de l’agroalimentaire puisque, rappelle l’expert, « la classe moyenne dans le continent est parmi les plus importantes au monde avec près de 340 millions de personnes.

Cette classe, en plus de consommer, investit aussi et d’ici 2050, l’Afrique devrait peser 2 milliards de personnes. Automatiquement, la classe moyenne va nettement s’élargir et les habitudes de consommation vont également changer. Une opportunité affriolante pour les spécialistes de l’agroalimentaire ». Réalisations et perspectives Le Maroc est le deuxième investisseur africain sur le continent, après l’Afrique du Sud, et le premier en Afrique de l’Ouest. Cependant, ces investissements ne se traduisent pas encore par une augmentation des échanges avec l’Afrique subsaharienne. Pour rappel, l’Afrique subsaharienne ne représentait que 2,6% des échanges commerciaux du Maroc en 2010 et depuis la fin des années 80, la structure des échanges entre le Maroc et ses partenaires africains n’a pas beaucoup varié. Au chapitre des exportations, les produits alimentaires représentent toujours plus de la moitié du commerce. Les derniers chiffres officiels sur les échanges entre ces partenaires font état d’une forte poussée de la courbe des exportations entre 2000 et 2010, passant de 855 000 $US de déficit à plus de 320 millions $US d’excédent. google viet translate