Un journaliste assassiné au Mexique, le 5e en 2019

Un journaliste a été assassiné sur la côte caraïbe mexicaine, ont annoncé jeudi 16 mai 2019 les autorités locales, devenant le cinquième à être tué en 2019, dans un pays parmi les plus dangereux au monde pour les reporters.

Le corps de Francisco Romero Diaz a été découvert jeudi dans la cité balnéaire de Playa del Carmen, près de Cancun, ont déclaré les autorités judiciaires de l'Etat de Quintana Roo (est) dans un communiqué.

"La victime avait porté plainte le 12 avril après avoir reçu des menaces", ont précisé les autorités dans leur communiqué, disant avoir ouvert une enquête.

Romero était un journaliste indépendant qui travaillait notamment pour le quotidien Quintana Roo Hoy et "qui bénéficiait du programme de protection des journalistes depuis 2018" a expliqué  Balbina Flores, responsable de l'association de défense de la presse Reporters sans frontières (RSF) au Mexique.

Romero gérait également une page d'informations sur Facebook intitulée "Ocurrio Aqui" ('Ca s'est passé ici'), suivie par plus de 17.000 personnes et spécialisée dans les faits divers.

"Il avait reçu beaucoup de menaces, beaucoup trop" a déclaré son épouse, Veronica Rodriguez.

"La dernière fois, c'était il y a à peine 15 jours: ils l'ont menacé en lui disant que s'il ne faisait pas ce qu'ils disaient, ils allaient me tuer (...) Ils lui ont dit qu'ils savaient où étudiait l'enfant (son fils)" a ajouté cette femme de 40 ans.

Le corps du journaliste a été découvert sur le parking d'une boîte de nuit, le Gotta Gentleman Club, où des traces de sang étaient encore visibles, ont constaté des journalistes.

Selon RSF, le journaliste aurait reçu un appel à cinq heures du matin pour l'informer d'un événement survenu dans cette discothèque. Il s'y serait alors rendu.

En un an, "ce sont quatre journalistes qui ont été assassinés" dans cet Etat, a déploré Flores.

Après l'assassinat en juillet dernier de Ruben Pat, directeur de l'hebdomadaire Playa News, un confrère avec lequel il travaillait, Romero avait demandé à être placé sous le système de protection des journalistes.

Depuis lors, "il bénéficiait de gardes du corps" a expliqué son épouse.