100 km à pied contre l’Alzheimer

MOBILISATION C’est une première. Une marche pour la mémoire est prévue le 20 septembre. Les marcheurs devront traverser 100 kilomètres pour passer leurs messages à Casablanca, Mohammedia, Bouznika, Skhirat Témara et Rabat. Les détails.

La journée mondiale d’Alzheimer ne risque pas de passer inaperçue au Maroc cette année. A l’appel de l’Association marocaine d’Alzheimer et maladies apparentées (Amama), de nombreux marcheurs se sont donnés rendez-vous le 20 septembre Place des Nations unies à Casablanca pour éveiller les consciences concernant les patients atteints de cette terrible maladie. L’action est inédite, il ne s’agira pas de venir scander quelques slogans et partir une heure après, mais de marcher de Casablanca jusqu’à Rabat pour bien marquer les esprits. Cette marche dite de la mémoire se prolongera jusqu’au lundi 23 septembre et devrait réunir des familles de malades, des représentants du corps médical, des membres de la société civile et de nombreux volontaires. Amama rappelle dans un communiqué qu’Alzheimer touche prés de 36 millions de malades dans le monde. « Un nouveau cas de démence apparait toutes les 4 secondes », insiste l’association en dénonçant l’inexistence des statistiques officielles cette maladie dans le pays. Et d’ajouter : « Aujourd’hui, au Maroc nombreux ceux qui nous appellent à l’aide, expriment leur désespoir, déplorent le silence des autorités et l’ignorance de l’ensemble de la composante de la société face à cette maladie dite du siècle ».

Cri de colère et d’alerte L’Amama qualifie de très alarmante la situation des familles et des malades. « La maladie d'Alzheimer dépasse son cadre purement sanitaire, elle est un fléau social qui affecte non seulement le patient, mais également les personnes qui en prennent soin », peut-on lire dans le communiqué de cette ONG. Ses griefs sont nombreux : « Zéro traitement curatif, un manque d’informations, zéro dispositifs d’accueil et d’accompagnement, des malades incompris et auxquels on colle une étiquette de ‘Mssati, Fih Zhaymar…’ ». Amama met aussi en exergue le calvaire que vivent les familles des patients. « Des aidants familiaux qui se consacrent 7j/7 à leur proche malade, parfois sacrifient leur carrière professionnelle, et qui ont besoin d’aide et de soutien », rappelle l’association. Son appel est clair : « Plus que jamais, la maladie d'Alzheimer et les maladies apparentées doivent être une priorité de santé publique ». Alzheimer n’est pas seulement l’affaire des responsables concernés, mais doit mobiliser monsieur et madame tout le monde. Pour une raison simple d’ailleurs : Parce que cela n’arrive pas qu’aux autres ! Amama le souligne : « Au vu de l’évolution actuelle des chiffres, potentiellement, nous sommes ou serons tous un jour concernés directement ou indirectement par cette maladie ». Première action à faire, est de rejoindre la marche de la mémoire le vendredi 20 septembre 2013 à 9h00 sur la place des Nations Unies.

Passé cette heure de premier départ, vous pourriez vous rattraper puisque des escales sont prévues dans différentes villes du parcours : Mohammedia, Bouznika, Temara, avant la grande arrivée à Rabat. Pour plus d’informations contacter les organisateurs de la marche par e-mail à l’adresse 100km@amama.ma ou par téléphone au numéro : 0522-37-38-39 La maladie d’Alzheimer est la cause la plus courante de démence et serait à l’origine de 60-70% des cas, selon l’OMS. D’où l’importance de s’intéresser au syndrome de la démence dans toute sa globalité. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit la démence comme étant un syndrome dans lequel on observe une dégradation de la mémoire, du raisonnement, du comportement et de l’aptitude à réaliser les activités quotidiennes. Mais contrairement aux idées reçues, Alzheimer n’est pas la seule cause de ce syndrome qui n’est pas non plus une composante normale du vieillissement. Les autres formes répandues, selon l’Organisation, sont notamment la démence vasculaire, la démence à corps de Lewy (accumulation anormale de protéines qui se développent à l’intérieur des cellules nerveuses), et la démence fronto-temporale (dégénérescence des lobes frontaux du cerveau), conséquence de plusieurs maladies.

Les frontières entre les différentes formes de démence ne sont pas nettes et les formes mixtes sont fréquentes. Les chiffres avancés sont effarants : 35,6 millions de personnes seraient atteintes de démence dans le monde et il apparaît chaque année 7,7 millions de nouveaux cas, selon l’OMS. Cette organisation explique que ce syndrome est causé par un ensemble de maladies et de traumatismes qui affectent principalement ou dans une moindre mesure le cerveau, comme la maladie d’Alzheimer ou l’accident vasculaire cérébral. Ces maladies engendrent beaucoup de souffrance. D’abord pour les malades eux-mêmes qui sont souvent victimes de stigmatisation, voire de maltraitance. Et également, pour leurs familles et pour les personnes qui prodiguent les soins. C’est pour cela que l’OMS considère la démence comme une priorité de santé publique.

Mieux connaître la démence La démence touche différemment chaque personne atteinte, selon les effets de la maladie et la personnalité d’origine du patient, précise l’OMS dans un aide-mémoire publié en avril 2012. Le stade initial passe souvent inaperçu, la maladie apparaissant graduellement. Les symptômes courants sont notamment : avoir tendance à oublier, perdre conscience du temps, se perdre dans des endroits familiers. Suit le stade intermédiaire. A mesure que la démence progresse vers le stade intermédiaire, les signes et les symptômes se précisent et deviennent plus visibles. Le malade peut entre autres : oublier les événements récents et le nom des gens, se perdre à la maison, avoir plus de difficulté à communiquer, nécessiter de l’aide pour les soins d’hygiène personnelle, présenter des changements de comportements, par exemple errer ou répéter les mêmes questions. Le dernier stade de la démence est caractérisé par une dépendance et une inactivité presque totales.

Les troubles de la mémoire sont importants et les signes et symptômes physiques deviennent plus évidents. Les symptômes sont notamment : perdre conscience du temps et du lieu, avoir de la difficulté à reconnaître les proches et les amis, nécessiter une aide accrue pour les soins d’hygiène personnelle, avoir de la difficulté à marcher, présenter des changements de comportements, le patient pouvant aller jusqu’à l’agression. En attendant que la médecine s’intéresse davantage à cette mystérieuse maladie pour en déceler les causes, l’OMS conseille notamment de lutter contre les facteurs de risque de maladies vasculaires, tels le diabète, l’hypertension à mivie, l’obésité à mi-vie, la consommation de tabac et l’inactivité physique.

Chiffres :