ABENOMICS: Abe prend le risque d’augmenter la taxe de vente

Par Jonathan Soble à Tokyo

Le Premier ministre du Japon Shinzo Abe a décidé de risquer sa popularité voire la reprise économique naissante du pays en insistant sur l’augmentation de la taxe de vente. Une décision rare et politiquement sensible. M. Abe et les principaux membres de son cabinet ont convenu d’augmenter la taxe de vente de 5% à 8% d’ici avril prochain, selon des sources du dossier. Mais pour atténuer l’impact immédiat sur l’économie, ils ont prévu un plan dépenses de relance à hauteur de Y5 trillions. Ils espèrent que ce compromis aidera à équilibrer entre deux objectifs cruciaux mais opposées : la réduction de l’importante dette publique du Japon et le maintien de son redressement alimenté par les Abenomics en cours. Une annonce est prévue pour le 1er Octobre, après la publication d’une enquête trimestrielle sur la confi ance des entreprises par la Banque du Japon. La plupart des experts estiment que le rapport affi chera une amélioration du climat de confi ance.

La dernière fois, les opposants à la hausse de la taxe ont noté que le Japon a augmenté la taxe, de 3% à 5% en 1997, le pays ayant sombré dans une profonde récession. Les recettes publiques ont baissé, même avec un taux d’imposition plus élevé. Et Ryutaro Hashimoto, le premier ministre qui l’a adopté, avait démissionné. «C’est un pari», a déclaré Masatoshi Honda, un analyste politique indépendant. « Abe veut montrer un fort leader-ship et exécuter les décisions ». Un plan de relance estimé à Y5 trillions, soit environ 1% du produit intérieur brut, serait à la tête des attentes. Ce plan pourrait verser dans l’économie environ les deux tiers des recettes que l’augmentation de la taxe devrait générer dès la première année. M. Abe avait pesé la possibilité de retarder la mise en oeuvre de l’augmentation fi scale de peur de calmer la consommation des ménages qui a été, en effet, le principal moteur de la croissance récente du Japon.

Il semble avoir été convaincu par plusieurs facteurs: une série de données économiques solides, suggérant que la reprise pourrait être assez robuste pour résister aux effets d’une augmentation, le risque qu’un report fasse fuir les investisseurs à cause d’un gouvernement réticent ou incapable de tacler la dette sans oublier les problèmes procédurales qu’un tel report entraînerait. La loi autorisant l’augmentation de la taxe a été votée sous le gouvernement précédent. M. Abe a le pouvoir de l’arrêter s’il juge que la conjoncture économique est défavorable. Mais l’établissement d’un nouveau calendrier exigerait la réouverture d’un nouveau au parlement. « Le reste de son programme serait appelé à disparaître », a déclaré un responsable au ministère des Finances, qui a fait pression pour l’augmentation des impôts. анализ запросов гугл