Le Maroc noir, une histoire de l'esclavage, de la race et de l'Islam

Dans son nouvel ouvrage, Chouki El Hamel aborde avec beaucoup de tact une question taboue ; celle du passé esclavagiste du Maroc.« Dans mon livre, je propose une analyse alternative de l’esclavage en islam. Il n’existe dans le Coran aucun verset qui appelle à accepter l’esclavage en tant que pratique sociale normale. Le Coran ne parle pas du traitement réservé aux esclaves, ce qui indique qu’il ne tolère ni son existence, ni sa continuité. Il fournit cependant des recommandations pour les fidèles qui ont acquis des esclaves dans le passé. Les recommandations explicites du texte étaient de les libérer. », explique l’auteur.

« Bien que l’esclavage n’existe pratiquement plus au Maroc depuis les années 1950, son héritage persiste sous la forme de discriminations et de marginalisation héréditaire. Traditionnellement, le Maroc a été décrit dans l’historiographie locale comme une nation homogène du point de vue racial et ethnique, définie religieusement par la doctrine musulmane, linguistiquement et politiquement par le nationalisme arabe. L’histoire écrite garde en général le silence concernant l’esclavage et les comportements racistes, la discrimination et la marginalisation, et dépeint un Maroc duquel de tels problèmes sociaux sont absents, problèmes habituellement plutôt associés à l’esclavage et ses conséquences historiques aux États-Unis. »

 

Le but de l’auteur est donc de « combler des lacunes historiques, raison pour laquelle il s’est concentré sur l’esclavage, la race et le genre au Maroc du XVIe au début du XXe siècle. Au cours de ces quatre siècles, des Noirs ont migré de manière volontaire, mais la plupart d’entre eux furent victimes de la traite des esclaves à travers le Sahara vers le Maroc. Bien que la diaspora africaine des Amériques soit l’un des sujets essentiels de la recherche historique contemporaine concernant la diaspora noire, un aspect faisant l’objet de moins de recherches mais non moins important est celui de la diaspora interne à l’Afrique. L’islamisation de l’Afrique du Nord a débouché sur une énorme augmentation du commerce, en particulier dans la région trans-saharienne. »

D’après Catherine Coquery-Vidrovitch, historienne spécialiste de l’Afrique, qui a préfacé ce livre : « L’ouvrage de Chouki El Hamel est exceptionnel à plus d’un titre. D’abord, il traite avec érudition, courage et lucidité un domaine jusqu’à présent peu abordé au Maroc et dans le monde musulman : l’existence et la pratique de l’esclavage dans ces sociétés, comme dans les autres, depuis un temps immémorial. Ensuite, parce que sa connaissance approfondie des archives et documents arabes, au premier chef du Coran dont il nous livre au passage une analyse précise, rend sa démonstration particulièrement convaincante. Enfin parce que le tout est conçu dans un questionnement permanent de la part du savant qu’il est, sans pour autant que son souci scientifique alourdisse la lecture. Ce livre si juste et criant de vérité se lit aussi comme un roman, l’étude est passionnante…Cet ouvrage magnifique démontre l’importance, encore dans le monde contemporain, de tous les héritages de l’histoire. »

Dans son nouvel ouvrage, Chouki El Hamel aborde avec beaucoup de tact une question taboue ; celle du passé esclavagiste du Maroc.« Dans mon livre, je propose une analyse alternative de l’esclavage en islam. Il n’existe dans le Coran aucun verset qui appelle à accepter l’esclavage en tant que pratique sociale normale. Le Coran ne parle pas du traitement réservé aux esclaves, ce qui indique qu’il ne tolère ni son existence, ni sa continuité. Il fournit cependant des recommandations pour les fidèles qui ont acquis des esclaves dans le passé. Les recommandations explicites du texte étaient de les libérer. », explique l’auteur.

« Bien que l’esclavage n’existe pratiquement plus au Maroc depuis les années 1950, son héritage persiste sous la forme de discriminations et de marginalisation héréditaire. Traditionnellement, le Maroc a été décrit dans l’historiographie locale comme une nation homogène du point de vue racial et ethnique, définie religieusement par la doctrine musulmane, linguistiquement et politiquement par le nationalisme arabe. L’histoire écrite garde en général le silence concernant l’esclavage et les comportements racistes, la discrimination et la marginalisation, et dépeint un Maroc duquel de tels problèmes sociaux sont absents, problèmes habituellement plutôt associés à l’esclavage et ses conséquences historiques aux États-Unis. »

 

Le but de l’auteur est donc de « combler des lacunes historiques, raison pour laquelle il s’est concentré sur l’esclavage, la race et le genre au Maroc du XVIe au début du XXe siècle. Au cours de ces quatre siècles, des Noirs ont migré de manière volontaire, mais la plupart d’entre eux furent victimes de la traite des esclaves à travers le Sahara vers le Maroc. Bien que la diaspora africaine des Amériques soit l’un des sujets essentiels de la recherche historique contemporaine concernant la diaspora noire, un aspect faisant l’objet de moins de recherches mais non moins important est celui de la diaspora interne à l’Afrique. L’islamisation de l’Afrique du Nord a débouché sur une énorme augmentation du commerce, en particulier dans la région trans-saharienne. »

 

D’après Catherine Coquery-Vidrovitch, historienne spécialiste de l’Afrique, qui a préfacé ce livre : « L’ouvrage de Chouki El Hamel est exceptionnel à plus d’un titre. D’abord, il traite avec érudition, courage et lucidité un domaine jusqu’à présent peu abordé au Maroc et dans le monde musulman : l’existence et la pratique de l’esclavage dans ces sociétés, comme dans les autres, depuis un temps immémorial. Ensuite, parce que sa connaissance approfondie des archives et documents arabes, au premier chef du Coran dont il nous livre au passage une analyse précise, rend sa démonstration particulièrement convaincante. Enfin parce que le tout est conçu dans un questionnement permanent de la part du savant qu’il est, sans pour autant que son souci scientifique alourdisse la lecture. Ce livre si juste et criant de vérité se lit aussi comme un roman, l’étude est passionnante…Cet ouvrage magnifique démontre l’importance, encore dans le monde contemporain, de tous les héritages de l’histoire. »