WikiLeaks : L'extradition de Julian Assange vers les Etats-Unis sera examiné en février prochain

L'audience pour statuer sur la demande d'extradition du fondateur de WikiLeaks Julian Assange vers les Etats-Unis, qui l'accusent d'espionnage, aura lieu fin février, a décidé ce vendredi 14 juin 2019 un juge du tribunal londonien de Westminster.

"Une audience de cinq jours aura lieu en février, probablement à partir du 24 février", a précisé un porte-parole du parquet, rapporte l'AFP.

Réfugié pendant près de sept ans à l'ambassade d'Equateur à Londres où il bénéficiait de l'asile politique, Julian Assange en a été extrait le 11 avril par la police britannique avec l'aval de ce pays sud-américain. Il a été immédiatement placé en détention puis condamné à une peine de 50 semaines de prison le 1er mai pour violation des conditions de sa liberté provisoire.

Vendredi, l'Australien de 47 ans a comparu de la prison de haute sécurité de Belmarsh (sud-est de Londres) par visioconférence et dit craindre de passer le restant de ses jours en prison s'il était extradé vers les Etats-Unis.

"175 ans de ma vie sont en jeu", a-t-il déclaré, faisant allusion au cumul des peines encourues pour les 18 chefs d'inculpation qui le visent et dont il a dénoncé la nature en soulignant que WikiLeaks n'était "rien d'autre qu'un éditeur".

Les Etats-Unis reprochent à Julian Assange d'avoir mis en danger certaines de leurs sources au moment de la diffusion en 2010 par WikiLeaks de 250.000 câbles diplomatiques et d'environ 500.000 documents confidentiels portant sur les activités de l'armée américaine en Irak et en Afghanistan.

Ils l'accusent également d'avoir "comploté" avec Chelsea Manning, à l'origine de cette fuite sans précédent.

Julian Assange est soupçonné d'avoir "aidé" et "incité" cette ex-analyste militaire "à obtenir des informations confidentielles en sachant qu'elles pouvaient être utilisées au détriment des Etats-Unis et à l'avantage d'une nation étrangère", a déclaré fin mai le ministère américain de la Justice, révélant dix-sept nouveaux chefs d'inculpation.

Chelsea Manning, qui a déjà passé sept ans derrière les barreaux, est en prison depuis mi-mai, après avoir refusé de témoigner contre Julian Assange. Elle avait été emprisonnée une première fois début mars pour "entrave à la bonne marche de la justice" avant d'être libérée deux mois plus tard parce que le mandat du grand jury qui souhaitait l'entendre arrivait à son terme. Le mandat du nouveau grand jury constitué pourrait durer jusqu'à un an et demi.