Affaire Bouachrine : La défense des victimes met les points sur les "i"

Membre de la défense des victimes de Bouachirne, Me Abdel Fattah Zahrach affirme que la lettre envoyée par le Groupe de travail sur la détention arbitraire (GTDA) "prouve de manière claire que les informations fournies par les sources marocaines et britanniques sont erronées" et qu'elles sont tendancieuses.

Dans une conversation téléphonique avec nos confrères du site Kifache.com, Zahrach se félicite de la portée de la lettre du Groupe de travail onusien, en estimant que ce n'est que justice rendue, rappelant que la lettre exprimait la compassion du Groupe avec les victimes et la confiance en la justice marocaine.

Message à El Otmani

"Ce que nous regrettons, c'est l'attitude du gouvernement marocain, qui n'a encore fait aucun commentaire sur ce dossier, comme l'exigent les conventions internationales et les conventions relatives à la protection des victimes", a regretté l'avocat. Avant d'ajouter que "Le ministre d'État aux Droits de l'homme, le haut représentant du ministère des Droits de l'homme et la ministre chargée de la Promotion de la femme et de la famille n'ont pas contacté les victimes et elles ne leur ont offert aucun accompagnement". De l'autre coté, l'accusé dispose d'une équipe d'avocats et de sympathisants nationaux et internationaux, car il en a les moyens, a regretté Zahrach.

Mardi matin (14 juin), l’Association pour la défense des victimes a exhorté le Chef du gouvernement, le ministre d’État aux droits de l’homme et le Haut Représentant à rencontrer la présidente du Conseil national des droits de l’homme, Amina Bouayach, car "Nous avons appris que le conseil rend visite aux accusés et ne visite pas les victimes et ne leur a fourni aucune assistance", a déclaré Zahrach.

"Suite à une question orale posée par l'équipe du PJD sur les mesures prises par le gouvernement dans l'affaire Bouachrine, nous avons été déçus que le parti conduisant le gouvernement se souciait de l'accusé sans s’inquiéter du sort réservé aux victimes"

Et de poursuivre : "Personnellement, je n'ai pas été surpris parce que le PJD (avocats Abdelmoula Maroure et Abdessamad Idrissi) et le PPS (Abdellatif Ouammou) expriment des positions en faveur de l'accusé, et veulent amener l'opinion publique à croire que Bouachrine est poursuivi pour ses opinions alors qu'il l'est pour des agressions sexuelles".

La défense des victimes de Bouachrine menace de déposer plainte à Genève devant l'organe onusien contre la torture.