Uranium enrichi : L'Iran opte pour le pis-aller

L'Iran a annoncé mercredi 3 juillet 2019, qu'il mettrait à exécution dès dimanche sa menace d'enrichir l'uranium à un degré supérieur à la limite fixée par l'accord international sur son programme nucléaire.

Le président Hassan Rohani a indiqué que cette décision était liée au fait que les autres états parties à l'accord ne respectent pas selon lui l'intégralité de leurs engagements vis-à-vis de l'Iran.

"Le 7 juillet, notre degré d'enrichissement ne sera plus de 3,67%", la limite fixée par cet accord conclu à Vienne en juillet 2015, a déclaré Rohani lors d'une réunion du conseil des ministres.

"Nous mettrons cet engagement de côté. Autant que nous le voudrons, autant que nécessaire, autant que nos besoins l'imposent, nous porterons cela au-dessus de 3,67%", a ajouté Rohani, selon une vidéo diffusée par la télévision d'Etat.

Il a également prévenu qu'à partir du 7 juillet, l'Iran pourrait reprendre son projet initial de réacteur à eau lourde à Arak (dans le centre du pays), mis en sommeil en vertu de l'accord.

L'accord de Vienne est menacé depuis que les Etats-Unis s'en sont retirés unilatéralement en mai 2018, réimposant par là même des sanctions économiques et financières punitives contre la République islamique, privant l'Iran des bénéfices qu'il attendait de ce pacte.

A Vienne, l'Iran s'est engagé à ne jamais acquérir l'arme atomique et à brider son programme nucléaire en échange de la levée d'une partie des sanctions internationales qui asphyxiaient alors son économie.

S'adressant aux autres Etats encore parties à l'accord (Allemagne, Chine, France, Grand-Bretagne, Russie), Rohani a déclaré : "Si vous voulez exprimer des regrets, il est trop tard, et si vous devez publier un communiqué, faites-le maintenant."

"Nous resterons tenus par [l'accord de Vienne] tant que les autres parties y resteront tenues. Nous appliquerons 100% [de l'accord] le jour où les autres parties agiront à 100%" selon ses termes, a ajouté le président iranien.

Le 8 mai, un an jour pour jour après le retrait américain, Téhéran avait adressé un ultimatum aux autres Etats parties à l'accord, leur donnant "60 jours" pour l'aider à contourner les sanctions américaines, qui ont fait plonger le pays en récession.

Faute de quoi avait prévenu Téhéran, la République islamique reprendra des activités d'enrichissement d'uranium à un taux supérieur au degré maximal fixé par l'accord (3,67%) et son projet de réacteur à Arak.