IMMOBILIER Les prix flambent en Chine

Par Simon Rabinovitch à Shanghai

Le prix de l’immobilier a grimpé dans les plus grandes villes chinoises depuis août, suscitant l’intervention du gouvernement pour prendre de nouvelles mesures visant le relâchement du marché chinois du logement. Les prix du logement neuf à Pékin, Shanghai et Shenzhen – les trois plus grandes villes du pays - ont bondi d’année en année de 18-19% et de 8,3% au niveau national. La forte hausse des prix dans les plus grandes villes est la preuve d’une reprise complète dans le marché immobilier chinois après qu’il ait été étouffé par l’imposition de mesures très serrées au cours de cette année. A cela, s’ajoutent les prix record déclenchés par une série de ventes de terrains en août. Des signaux qui inquiètent certains investisseurs et analystes qui pensent que la Chine se dirige plutôt vers une bulle dangereuse.

Mais le gouvernement a adopté jusqu’ici une position beaucoup plus conciliante. Liu Jianwei, analyste au bureau des statistiques offi cielles, a déclaré qu’il y avait des tendances divergentes à travers le pays. Alors que la hausse des prix en moyenne d’année en année a atteint entre 18-20% dans les villes de premier rang, elle s’établit entre 7-10% dans les villes du deuxième rang et à 6% dans les villes de troisième rang. M. Liu a également déclaré que la hausse des prix avait diminué de mois en mois, de 0,8% contre 1,7% en mars. Du Jinsong, analyste chez Credit Suisse, a indiqué que Beijing ne semble pas concerné par cette tendance. « L’effort constant de vouloir donner une image affi chant des conditions de logement toujours favorables peut signifi er que le gouvernement central veut traiter d’autres questions avant de prendre une position très claire sur l’ensemble des politiques de logement». Au cours des quatre dernières années, Pékin a lutté pour maîtriser le marché du logement, en exigeant des acomptes en contractant un crédit immobilier, en imposant des restrictions sur le nombre de logements à acquérir et en prélevant un impôt sur les gains en capital sur les ventes.