Gibraltar prolonge pour 30 jours l'immobilisation du pétrolier iranien

La Cour suprême de Gibraltar a décidé vendredi 19 juillet 2019 de prolonger pour 30 jours l'immobilisation du pétrolier iranien Grace 1, en plein regain des tensions diplomatiques avec Téhéran, a-t-on appris auprès du procureur général du territoire britannique.

Le navire avait été arraisonné le 4 juillet par les autorités de Gibraltar, territoire situé à l'extrême sud de l'Espagne, qui le soupçonnaient de livrer du brut à la Syrie en violation des sanctions internationales contre le régime de Bachar al-Assad.

Téhéran a nié cette accusation et dénonce un acte de "piraterie" envers le navire chargé de 2,1 millions de barils de brut.

Depuis l'immobilisation du tanker, quatre officiers indiens de l'équipage du navire ont été arrêtés et interrogés par les autorités de Gibraltar avant d'être libérés sans charges retenues contre eux.

Vendredi, le chef du gouvernement de Gibraltar Fabian Picardo a indiqué au parlement local avoir rencontré à Londres des fonctionnaires iraniens pour "chercher la désescalade sur tous les aspects du problème".

"Nous espérons continuer à travailler de façon constructive et positive avec les autorités de la République islamique d'Iran pour faciliter le départ du Grace 1", a-t-il déclaré.

L'immobilisation de ce pétrolier a attisé les tensions diplomatiques entre l'Iran et les puissances occidentales.

Les Etats-Unis se sont retirés en 2018 de l'accord sur le nucléaire conclu en 2015 entre l'Iran et six grandes puissances, et ont rétabli de lourdes sanctions contre l'Iran.

Fragilisé depuis, l'accord est encore davantage menacé par les annonces de Téhéran, qui, en riposte au retrait américain, a commencé à s'affranchir progressivement de certains de ses engagements.

Les incidents se multiplient dans le Golfe, région par laquelle transite un tiers du pétrole acheminé par voie maritime sur la planète.

Jeudi, les Gardiens de la Révolution iraniens ont annoncé détenir "un tanker étranger", l'accusant de se livrer à de la "contrebande" dans le Golfe. Les Etats-Unis ont eux annoncé avoir abattu un drone iranien dans le détroit d'Ormuz, ce que Téhéran dément.