Discours Royal : Halte à la mauvaise gouvernance!

Parlement - En ouvrant, le 11 octobre, la première session de la troisième année législative de la 9e législature, le souverain a envoyé des messages clairs aux parlementaires, aux responsables et élus locaux, aux membres du gouvernement ainsi qu’aux citoyens.

Au lendemain de la nomination du nouveau gouvernement, le roi Mohammed VI a ouvert la session d’automne du parlement. Le souverain a prononcé à l’occasion, sur un ton ferme, un important discours porteur de messages phares visant l’efficacité et la bonne gouvernance.

« Le parlement s'érige désormais comme l'unique responsable de l'adoption des lois », a rappelé le souverain, précisant que le mandat parlementaire donne lieu à « une représentation de la nation ». C’est « une mission nationale majeure, et non une rente politique ». Les parlementaires doivent méditer ce message du roi Mohammed VI qui les a interpelés directement : « Vous devez mesurer l'ampleur de cette charge considérable qui exige dévouement et abnégation, ainsi qu'un patriotisme sincère et un sens élevé du devoir dans l'accomplissement de vos responsabilités ». Surtout que toutes les lois organiques devant compléter la nouvelle constitution devront être adoptées au cours de cette législature.

Pour mettre fin à la cacophonie à laquelle donnent lieux les affrontements, devenus habituels au parlement, le souverain a appelé à l'adoption du statut de l'opposition parlementaire. C’est ce qui devra lui permettre de « remplir son rôle de contrôle de l'action gouvernementale, de formulation d'une critique constructive et de présentation de propositions et d'alternatives réalistes, au service des intérêts supérieurs de la Nation ». Le souverain a beaucoup insisté sur le dialogue constructif et la coopération étroite et équilibrée entre le parlement et le gouvernement, dans le respect du principe de la séparation des pouvoirs. Là encore, le message est on en peut plus clair : « Il s'agit de garantir une pratique politique saine, fondée sur l'efficacité, la cohérence et la stabilité institutionnelle, et non de transformer l'enceinte du parlement en arène de lutte politicienne ».

Rappel à l’ordre des élus locaux

Le roi Mohammed VI a aussi interpelé les responsables communaux, locaux et régionaux. Loyauté, intégrité, sens des responsabilités, proximité et sens de l'écoute sont autant de valeurs mises en exergue par le souverain pour une bonne gestion des affaires locales. Sur ce registre, le souverain a cité Casablanca comme « l'un des modèles les plus faibles en matière de gestion territoriale ». Il a ainsi pointé du doigt le déficit de gouvernance dont souffre la capitale économique que dépassent en progrès des villes comme Rabat, Fès et Marrakech. Des villes qui, pourtant, n’ont pas les moyens de Casablanca. « Cette situation complexe nécessite d'urgence un diagnostic qui permette d'identifier les origines du mal et les moyens d'y remédier », a souligné le roi Mohammed VI. Pour résoudre ces problèmes de fonds dont pâtissent de nombreuses villes, grandes et moyennes, et bon nombre de centres ruraux, le souverain a attiré l'attention des partis politiques « sur la nécessité d'œuvrer pour l'émergence de compétences et d'élites régionales nouvelles ». Et d’ajouter : « Nous engageons également le gouvernement et le parlement à traduire dans les faits les dispositions relatives à la Région et aux autres collectivités territoriales, et à adopter les textes juridiques y afférents ». Le souverain a aussi appelé, à nouveau, le gouvernement à activer l'adoption de la charte de déconcentration administrative.

Mobilisation tous azimuts pour le Sahara

« Au lieu d'attendre les attaques de nos adversaires pour y riposter, il faut plutôt les acculer à la défensive, en prenant les devants, en anticipant les événements et en y répondant de manière positive ». C’est à cette démarche anticipatrice à laquelle a appelé le souverain en abordant la question du Sahara. Laquelle, a-t-il précisé, « n'est pas seulement la responsabilité du Roi, mais elle est également la cause de tous et de chacun : institutions de l'Etat, parlement, Conseils élus, et tous les acteurs politiques, syndicaux et économiques, les organisations de la société civile, les médias et l'ensemble des citoyens ». Le roi Mohammed VI a aussi appelé à « une forte mobilisation, une vigilance de tous les instants, et des initiatives efficaces, aux niveaux interne et externe, pour contrecarrer les ennemis de la nation où qu'ils se trouvent, et pour déjouer les stratagèmes illégitimes auxquels ils ont recours. »

Lire les autres articles du dossier dans L’Observateur du Maroc en kiosques jusqu’au 24 octobre 2013