Voilà pourquoi Casablanca va mal
Les rues parking pour poids lourds

En réaction au discours royal lors de la l’ouverture de la séance parlementaire, les élus de Casablanca ont commencé à se mouvoir, mais dans un seul sens. Il ressort de leurs discussions que leur interprétation du discours s’est limitée à la propreté et ont donc commencé à agir en conséquence. Or, la saleté n’est qu’un des aspects du mal vivre dans cette grande ville mal développée. La circulation y est catastrophique, en raison de la mauvaise conception d’une part et du comportement abusif des usagers d’autre part. Plus grave encore, le stationnement est dans une anarchie irritante, puisqu’il ne respecte plus aucune règle. En plus, les agents qui sont censés faire respecter celle-ci donnent l’impression qu’ils sont dépassés.

Ainsi, on peut dans l’impunité la plus totale stationner sur les trottoirs, au coin de la rue. La distance de 15 mètres, personne ne la connaît et en plus elle a été abrogée par les décideurs eux-mêmes puisque la société qui gère le parking trace ses limites jusqu’au feu rouge. C’est un abus dont les communes et la société gestionnaire doivent rendre compte. Personne ne semble leur demander quoi que ce soit. A la commune des Roches noires les camions stationnent dans tous les espaces disponibles, et cela concerne les camions citernes qui transportent des matières dangereuses.

Le boulevard Ba Hmad a été concédé à quelqu’un qui l’a transformé en parking de nuit pour camions. Les chauffeurs utilisent le trottoir comme poubelle et comme urinoir. Le matin, on peut trouver dans cet endroit des emballages de sandwichs, des bouteilles de bière cassées, des canettes de sodas et autres saletés, et on y respire l’odeur de l’urine. Il faut que les choses soient dites comme elles sont. Dans une ville bien gérée, tout doit être contrôlé. Or ici, on a l’impression que tout est laissé à l’abandon, chacun peut faire ce qu’il veut. Les petits promoteurs immobiliers abandonnent les déchets de leurs chantiers sur place, causant des dommages à la chaussée et cela personne ne le contrôle non plus. De grandes entreprises, qui déclarent dans chaque forum qu’elles sont citoyennes, ont abandonné des hangars et des ateliers qui enlaidissent l’endroit. A croire qu’il n’y a aune réglementation de l’esthétique urbaine. Comment donc compte faire le président de la commune des Roches noires et ceux des autres arrondissements pour se faire réélire. Il serait curieux de le savoir.

Casablanca est une ville qui prend soin uniquement des beaux quartiers où souvent résident les élus. Chacun se bat pour un trottoir, des plantes ou une chaussée bien faite des environs immédiats de sa maison, sa villa, ou son palais. Les quartiers populaires, où réside la majorité des Casablancais, sont dans état déplorable.

Lorsque le Roi dit qu’une des causes de cette catastrophe trouve son origine dans les petits calculs des politiciens de la ville, cela se confirme sur le terrain. On offre des avantages à des membres du Conseil en contrepartie d’un service ou d’un vote. C’est pourquoi, nous avons des rues encombrées de marchands ambulants, d’ânes et de mulets, en plein centre de Casablanca, il faut aller faire tour au quartier Lahjajma de Bourgogne. On investit la moitié de la chaussée, créant des embouteillages énormes, parfois devant les arrondissements où officient des caïds, qui laissent faire, mais probablement pas sans contrepartie. Casablanca a vraisemblablement été massacrée par  la généralisation de la corruption, de la petite à la plus grande. Voilà la vraie raison de toute cette anarchie qui a donné une ville qui fait honte.

Finalement, on est en droit se demander à quoi sert le jumelage des villes. Casablanca étant jumelée à Chicago, quelle mascarade! Sans doute à cause du crime qui s’est répandu de manière alarmante dans la ville.