MARDI: Le scoop livré à Sissi
Vincent HERVOUET

Les parachutistes de l’opération Serval qui ratissent le Sahel à la recherche des djihadistes ne sont pas prêts de quitter le Mali… Une voiture piégée à Tombouctou, il y a dix jours. Un tir d’armes lourdes sur Gao, hier. Un pont qui saute près de la frontière du Niger, ce matin. Al Qaïda et ses cousins du Mujao s’agitent, comme s’ils voulaient prouver qu’ils gardent leur capacité de nuisance. Depuis un mois, les foyers terroristes se sont réveillés à travers tout le monde arabo-musulman. Chaque enquête est différente mais à Nairobi, à Peshawar, à Bagdad, au nord de la Syrie, au Yémen et jusqu’à Mindanao aux Philippines, des attentats simultanés et spectaculaires donnent l’impression que les terroristes rivalisent dans un concours d’horreur. Les spécialistes de la question s’interrogent sur une possible coordination.

Leur conclusion, évidente : la menace terroriste n’a pas reculé malgré l’élimination de nombreux responsables d’Al Qaïda et malgré la perte de contrôle de territoires que les djihadistes avaient mis en coupe réglée comme le Nord du Mali ou Mogadiscio. Au contraire, l’organisation s’est déjà adaptée à la nouvelle donne. Le regroupement d’Al Qaïda en Irak et d’Al Qaïda en Syrie sous une même enseigne, l’Etat islamique d’Irak et de Syrie (ISIS) vient compléter le déploiement des antennes régionales, entre Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Al Qaïda dans la péninsule arabe (AQPA), Al Qaïda dans le sud-est asiatique (AQSA). Après s’être attaquée frontalement aux Occidentaux, après avoir prospéré dans les Etats faillis, l’organisation vise désormais les démocraties amies comme le Nigeria, les Philippines, l’Indonésie. L’Egypte serait en tête de liste, après l’éviction des Frères musulmans du pouvoir au Caire. Information transmise au Général Al Sissi et méditée par son Etat-major qui a été incapable d’enrayer la violence des salafistes à la mi-août ?