L'Arabie saoudite dévoile les dégâts sur ses installations pétrolières

L'Arabie saoudite a montré vendredi pour la première fois à la presse internationale l'étendue des dégâts sur ses installations pétrolières attaquées le 14 septembre 2019, insistant sur sa détermination à rétablir rapidement sa production, en dépit de la montée des tensions dans la région.

L'installation de Khurais, dans l'est du royaume, a été frappée quatre fois et des incendies y ont fait rage cinq heures durant, a déclaré aux journalistes un responsable du géant pétrolier saoudien Aramco qui gère le site, ce qui a contribué à la réduction de moitié de la production du premier exportateur d'or noir et entraîné une flambée des prix.

La visite a été organisée au lendemain d'une tournée dans la région du secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo qui a semblé vouloir calmer le jeu, affirmant que son pays privilégiait une "solution pacifique" avec l'Iran, pourtant accusé d'être derrière les attaques par Washington et Ryad.

Son homologue saoudien, Adel al-Jubeir, a réagi dans la nuit sur Twitter, avertissant que toute complaisance envers Téhéran, qui nie ces accusations, encouragerait l'Iran à "commettre d'autres actes de terrorisme et de sabotage" dans la région.

De son côté, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a déclaré jeudi sur CNN qu'une frappe américaine ou saoudienne sur l'Iran déclencherait "une guerre totale", ajoutant que son pays ne "voulait pas la guerre" mais se défendrait si besoin.

Les reporters invités à inspecter les dégâts à Khurais ont constaté des scènes de destruction, avec des grues déployées au milieu de débris calcinés, après ces attaques revendiquées par les rebelles yéménites Houthis, soutenus par Téhéran.

Les techniciens s'activaient à évaluer les importants dommages causés à un stabilisateur, une tour de métal servant à éliminer du pétrole le gaz dissous et de l'hydrogène sulfuré.

Au moment de l'attaque, "il y avait plus de 200 à 300 personnes à l'intérieur des installations", a déclaré Fahad Abdelkarim, l'un des directeurs d'Aramco.

"Il y a eu quatre explosions" et plusieurs incendies ont ensuite fait rage, a ajouté Abdelkarim guidant les journalistes sur le site.

"Personne n'a été blessé", a-t-il assuré. Les dégâts matériels sont par contre considérables : de gros tuyaux en métal ont été déformés par l'impact des explosions et se trouvent éparpillés dans la zone visée.

Selon les autorités saoudiennes, pas moins de 18 drones et sept missiles de croisière ont été utilisés dans ces attaques.

Malgré l'ampleur des dégâts, Aramco demeure optimiste quant à la reprise complète de sa production d'ici la fin du mois de septembre.

"Une équipe d'urgence a été constituée pour réparer l'usine, relancer les activités et ramener (la production) à son niveau habituel", a souligné Abdelkarim.

"En moins de 24 heures, 30% de l'usine était opérationnel", a-t-il dit affirmant que "la production sera au même niveau qu'avant l'attaque d'ici la fin du mois".

"Nous reviendrons plus forts", a-t-il promis, alors que les journalistes s'apprêtaient à se rendre sur le deuxième site attaqué, celui d'Abqaiq.