Reportage vidéo - Les "Hors-la-loi" passent à l'action

Reportage réalisé par Noufissa Charaï et Abdelhak Razek

Le collectif auteur du manifeste  "Hors-la-loi"  poursuit son offensive pour la légalisation de l’avortement et la dépénalisation des rapports sexuels hors mariage.

Fin septembre 490 personnes ont signé une tribune dans le journal Le monde pour se déclarer hors la loi. Trois semaines plus tard, 10.000 signataires se proclament "Hors-la-loi"  !

Aujourd’hui, le collectif a envoyé une lettre au procureur général du Roi près la cour de cassation et président du ministère public pour demander la suspension de ces lois, qualifiées de liberticides Les "hors-la-loi" interpellent aussi la HACA -  Haute autorité de la communication audiovisuelle  - et les médias. Ils leur demandent de participer au débat public en organisant des émissions sur ces sujets afin de sensibiliser et informer la population.

Sonia Terrab, réalisatrice et rédactrice de la tribune dans le Monde nous explique les attentes du mouvement Prochaine étape pour le collectif des "hors-la-loi” : déposer une pétition auprès du Parlement pour faire voter l’abrogation de ces lois. Omar Bendjelloun nous explique comment y parvenir.

Le manifeste des "hors-la-loi" portait initialement 490 signatures, en référence à l'article 490 du code pénal marocain qui punit de prison les relations sexuelles hors mariage.  Il a été initié après la condamnation de la journaliste Hajar Raissouni à un de prison ferme pour avortement illégal.

Pour le journaliste Abdallah Tourabi  spécialiste de l'islam, rien ne saurait justifier ces lois, qu’il qualifie d’archaïques. Et certainement pas la religion. Ces lois datent en effet de l'époque coloniale et ne sont pas basées sur la charia, contrairement à la pensée dominante...

En 2018, la justice marocaine a poursuivi 14.503 personnes pour débauche, 3.048 pour adultère, 170 pour homosexualité et 73 pour avortements. D’après les chiffres fournis par les autorités. Aucun chiffre officiel en revanche en ce qui concerne les avortements clandestins... Il y en aurait entre 600 et 800 chaque jour au Maroc...

Le collectif tient à rappeler que c"est un mouvement citoyen, spontané et sans aucune appartenance politique dont le but est de militer pour les libertés individuelles trop souvent bafouées au Maroc.