UE Qui paiera la facture de la restauration du système bancaire ?

Par Alex Barker à Bruxelles

La question de savoir qui paiera la facture de la restauration du système fi nancier de la zone euro n’est toujours pas résolue, écrit Alex Barker. Le projet d’une union bancaire en Europe fait face à un long combat sur la facture de la restauration du système au moment où l’UE lance le débat sur les fi - lets de sécurité publics pour combler les failles qui risquent de se produire l’année prochaine par les stress-test des prêteurs. Certains hauts fonctionnaires ont entamé des discussions à propos de la fourniture de fi - lets de sécurité provisoires pour les prêteurs faibles afi n de pouvoir contenir les retombées des tests de la Banque centrale européenne. Et de faciliter la transition vers une union bancaire à part entière. Sans fi lets de sécurité viables, il est à craindre que les baisses importantes de capitaux identifi és par la BCE puissent raviver la crise de la dette souveraine du bloc. Les options politiquement sensibles comprennent l’extension d’une ligne de crédit du mécanisme européen de stabilité, du fond de sauvetage estimé à 500 milliards € de la zone euro, avec la possibilité même de l’utiliser pour recapitaliser les banques hors zone euro, selon des documents consultés par le Financial Times. Les fonctionnaires de l’UE visent l’instauration des fi lets de sécurité d’ici avril 2015 sur l’hypothèse que la BCE prendra un an pour compléter son examen. Les prêteurs auront environ six mois pour combler toutes les lacunes de capitaux par des moyens privés.

Même s’il n’est pas utilisé, certains responsables pensent qu’un solide fi let de sécurité doit être disponible pour convaincre les investisseurs que la BCE ne reculera jamais devant les mauvaises nouvelles. L’enjeu serait la crédibilité de l’effort encore plus concerté de la zone euro pour rétablir la confi ance des banques du bloc et de la banque centrale dans son nouveau rôle en tant que superviseur général. Mario , le président de la BCE, a déclaré la semaine avant dernière qu’il était « tout à fait étonné » qu’on ait des doutes sur la promptitude des mesures de protection réglementaires nationales, étant donné que les dirigeants européens ont explicitement promis lors d’un sommet de prendre les « dispositions appropriées ». Mais le processus d’accord sur ce que ces mesures de protection réglementaire pourraient entraîner ne fait que commencer. L’Europe semble aussi divisée que jamais sur le partage de la facture émanant de toutes les horreurs des temps de booms qui persistent sur les bilans bancaires.

« Quelles devraient être les attentes à l’égard des dispositions appropriées? » Les offi ciels ont demandé dans un document privé adressé au comité économique et fi nancier de l’UE, et qui a été diffusé le mercredi dernier, le jour où M. Draghi a fait son discours. « Y aurait-il un réel besoin d’un cadre approprié? » Il n’y a pas de pénurie en termes d’outils pour lutter contre la crise à travers le pipeline législatif de l’UE: des fonds destinés à une résolution nationale et centrale ; le pouvoir de déprécier les créanciers dans les banques en difficulté, et des fonds communs qui peuvent être injectés directement dans une institution faible. Le dilemme est que, même s’ils sont approuvés, en ce qui concerne les stress tests dirigés par la BCE, ces outils seront incomplets (dans le cas des pouvoirs du bail-in), ne seront pas financés (fonds de résolution) ou tellement encombrés par des conditions au point d’être inutiles (recapitalisation directe des banques)