Affaire Ghosn : Ce que l'on sait

Une perquisition a eu lieu jeudi 2 janvier 2020, au domicile provisoire de Carlos Ghosn à Tokyo et plusieurs personnes ont été interpellées en Turquie, où une enquête est ouverte pour comprendre comment l'ex-patron a réussi à s'enfuir au Liban en passant par Istanbul.

Carlos Ghosn est soupçonné par les procureurs japonais d'avoir utilisé à son arrivée un deuxième passeport français en sa possession. Les télévisions nippones ont montré jeudi des images d'inspecteurs entrant dans la maison de Tokyo habitée par l'ancien patron de Renault et Nissan jusqu'à sa mystérieuse fuite.

En outre, les autorités turques ont interpellé jeudi plusieurs personnes dans le cadre d'investigations sur son transit par Istanbul. L'ex-PDG se trouve depuis lundi à Beyrouth, d'où il a émis un communiqué. Une conférence de presse doit avoir lieu dans les jours à venir dans la capitale libanaise.

Les circonstances de son départ surprise sont encore très floues et les officiers du bureau des procureurs de Tokyo vont exploiter toutes les données disponibles, dont les images de la caméra de surveillance placée à l'entrée de son domicile et celles des caméras du quartier, selon des informations livrées aux médias locaux par des "personnes en relation avec l'enquête".

Par hypothèse, il aurait pu se trouver dans des bagages non passés aux rayons X, ce qui est possible dans le cas d'un avion privé, ou avoir bénéficié d'une aide diplomatique pour éviter les contrôles habituels, expliquent des médias nippons.

Pour sa fuite, Ghosn est en effet soupçonné d'avoir emprunté un jet privé parti de l'aéroport du Kansai (ouest). Un petit avion de ce type a décollé le 29 décembre vers 23H00 (heure locale) de cette infrastructure cogérée par les groupes français Vinci et japonais Orix, en direction d'Istanbul, ont indiqué les médias locaux.

Par ailleurs, Ghosn, qui, possède trois nationalités française, brésilienne et libanaise ne sera pas extradé s'il vient en France parce que la France n'extrade "jamais" ses nationaux, a par ailleurs affirmé jeudi la secrétaire d'Etat française à l'Economie, Agnès Pannier-Runacher, sur la chaîne BFMTV.

Enfin, une source proche du dossier a confirmé jeudi que Ghosn avait non pas un mais deux passeports français, dont un sur lui.