L’Iran tente d’attirer les compagnies pétrolières occidentales

Par Najmeh Bozorgmehr à Tehran

L’Iran envisage de convaincre les entreprises internationales à investir dans ses champs pétrolifères en leur proposant des contrats plus lucratifs. Et ce, dans le cadre de ses efforts visant la restauration de son économie vacillante et améliorer ses relations avec le monde occidental. La démarche intervient alors que Téhéran et Washington s’engagent dans des négociations plus fructueuses dans le but de freiner le programme nucléaire Iranien. Ce qui pourrait ouvrir la voie à un assouplissement des sanctions qui ont paralysé l’industrie pétrolière. Dans une rare interview, Mehdi Hosseini, conseiller du ministre du Pétrole, a déclaré que le système de «rachat» - qui empêche les entreprises étrangères de prendre des positions sur les projets Iraniens de développement - serait abandonné. M. Hosseini a déclaré que le gouvernement est en train d’élaborer des modèles de contrats «gagnantgagnant » pour que les entreprises leaders dans le secteur «qu’elles soient américaines ou européennes» puissent en bénéfi cier. Les détails devraient être révélés à Londres en mars prochain, a-t-il ajouté, dans le cadre d’une tentative d’attirer au moins 100 milliards de dollars d’investissements au cours des trois prochaines années. Ces dispositions marqueront une étape importante pour un régime qui a toujours été hostile à toute forme de propriété étrangère de sa vaste richesse pétrolière et de gaz.

L’Iran possède les plus grandes réserves de gaz au monde. Le pays est classé quatrième en termes de réserves de pétrole. «Nous espérons que grâce à ces préparations, la langue de nos contrats sera très proche des normes internationales et voir un retour en masse des compagnies internationales », a déclaré M. Hosseini. Robin West, conseiller principal de IHS Energy, une société de conseil, a déclaré: « L’Iran a une longue histoire de nationalisme agressif en matière des ressources, et je doute que cela puisse changer. Ils ont toujours eu des conditions fi scales très agressives, en s’assurant que le risque d’investissement soit toujours reporté sur les opérateurs tout en conservant la part du lion en matière de revenus». Mais il a affi rmé que les réserves matures du pays ont besoin d’un investissement lourd de la part des grands industriels occidentaux. Et pour les convaincre, Téhéran devrait offrir des «conditions extrêmement attractives», a-t-il ajouté : «S’ils le font, ce sera une véritable rupture avec le passé». M. Hosseini a déclaré que même si les sanctions ne pourraient être levées «offi ciellement, rapidement et simultanément», les entreprises et les gouvernements trouveraient les moyens de les contourner. Les sanctions américaines et européennes ont provoqué une chute dans la production pétrolière, qui a détérioré l’économie iranienne. En septembre dernier, la production a chuté à 2.58 millions de barils par jour, selon l’Agence internationale de l’énergie, son plus bas niveau depuis 1989, lorsque le pays était aux prises avec l’impact de la guerre Iran-Irak. L’Iran produisait 3.5 millions b/j en 2011, avant l’application des sanctions. M. Hosseini a reconnu que les contrats peu attrayants ont longtemps dissuadé les compagnies occidentales. Et d’ajouter : « C’est ce qui nous a empêché de garder de bonnes relations avec les compagnies pétrolières à long terme. Nous utiliserons donc, toute notre expérience acquise pour pouvoir comprendre et répondre aux attentes logiques des compagnies pétrolières »