Les cliniques et médecins libéraux réclament l’aide de l’Etat

Alors qu’il menaçait il y a quelques jours de sanction de toute fermeture de cabinets non justifiée en cette période de crise, l’Ordre des médecins se rétracte et change complètement de position lundi 31 mars 2020. Dans une lettre adressée au chef du gouvernement, le Conseil national de l’ordre des médecins «attire l’attention» sur la situation des cliniques et des cabinets médicaux suite à l’état d’urgence sanitaire. Il réclame ainsi des solutions efficaces afin de bénéficier d’exonération et de facilités fiscales. Condition sine qua non  pour  pouvoir rester ouverts ! Un impressionnant volt face par rapport à la fermeture non justifiée de cabinets en période de pandémie et qui n’était nullement du goût du CNOM. Dans deux précédents communiqués, ce dernier faisait valoir deux articles qui incitent les médecins à rester mobilisés « en cas de crise ». L’article 40 de la Constitution qui incite tout citoyen et tout professionnel en cas de crise nationale d’être au service de la nation et L’article 44 du Code de déontologie des médecins qui stipule « qu’en période de crise, les médecins doivent être au chevet des citoyens ». Pourtant dans cette lettre adressée à Saadeddine El Othmani, le président du Conseil national de l’ordre des médecins du Maroc (CNOM), Mohammadin Boubekri réclame une aide financière et des exemptions fiscales pendant l’état d’urgence sanitaire. «  Les médecins du secteur privé se trouvent piégés, entre le devoir et la loi qui les obligent à maintenir leurs cliniques et leurs cabinets ouverts au public malgré la baisse de fréquentation, ainsi que le spectre de leur faillite et de pertes matérielles graves qui menacent leur sécurité économique », argumente le CNOM avant de noter que «d’un autre côté, la fermeture de clinique entrainera une pénurie dans les services sanitaires, en plus du fait que ces médecins se trouvent en infraction par rapport à la loi». Et pour conclure il réclame « des solutions efficaces pour que les cliniques et les cabinets médicaux bénéficient d’exonération et de facilités fiscales ainsi que les mesures de la Caisse nationale de sécurité sociale et toute autre mesure et ce, bien qu’ils restent ouverts au public, compte tenu de la demande et de l’intérêt». Réclamation légitime ou simple chantage en période de crise ? Attendons la réaction du gouvernement !