« Notre but est de partager à la fois la culture et l’expertise américaines »
Andrea Appell, Directrice des Affaires Andrea Appell Publiques au Consulat des USA u00e0 Casablanca

Propos recueillis pas Kawtar Firdaous

L’Observateur du Maroc. Chaque mois, vous élaborez un programme avec une thématique spécifique. Qu’est ce qui détermine votre choix ?

Andrea Appell. Nous choisissons nos thèmes en fonction des événements, des fêtes, ou des sujets d’actualité. Pour la journée de la terre en avril, par exemple, les sujets choisis concernent l’environnement et l’accent est mis sur le travail effectué par les groupes d’environnement, ainsi que notre partenariat avec ces associations. Le 8 Mars, lors de la journée de la femme, on a fait un programme sur les problèmes que rencontrent les femmes et les jeunes filles. Ce mois par exemple, nous avons programmé un documentaire sur le harcèlement sexuel au Maroc « Briser le silence », produit par l’association GGM, Global Girl Media, et qui sera projeté le 25 Novembre, lors de la journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes, pour mieux attirer l’attention du monde sur ce fléau. Une fois le thème choisi, on décide de projeter au moins deux films autour du sujet, un documentaire, puis on choisit les intervenants qui vont parler du film, on organise des ateliers ou des sessions de formation, etc.

Comment évaluez-vous les relations culturelles entre le Maroc et les Etats-Unis ?

Nous avons une collaboration culturelle incroyable entre les deux pays. Quand nous ramenons des artistes ou des groupes américains au Maroc, on travaille avec des partenaires locaux, en ateliers, ou activités. Nous essayons de consolider la compréhension mutuelle entre les peuples marocain et américain. C’est difficile de devenir un artiste professionnel aux USA et de vivre de son art, alors quand on ramène des gens qui ont réussi dans l’art, ils donnent l’exemple. Ils deviennent par la suite des mentors, des enseignants et des collaborateurs. C’est une manière de partager des expériences, des talents et qui permet de mieux approcher le processus créatif. Nous considérons ce genre de collaboration comme étant très positif. Quand on oeuvre dans le domaine culturel, c’est facile d’entrevoir nos valeurs communes. Grâce aux échanges culturels, nous aidons nos concitoyens à comprendre les différences, surtout quand on vit loin, dans un pays immense comme le notre. Dans le domaine culturel, on incite les gens à collaborer ensemble, loin de la politique, sans tenir compte des frontières.

Est ce que selon vous cette relation reflète la qualité des relations politiques entre les deux pays ?

Pour moi, la meilleure chose dans la culture, c’est que ça nous permet de nous connecter sans prendre en compte la politique. Ce sont deux choses séparées. En politique, souvent on est d’accord ou en désaccord, ce n’est pas une question de ce qui est juste ou injuste, mais c’est différent. Dans la culture, il n’y a pas de contentieux et c’est très intéressant de travailler dans un secteur qui n’a que des aspects positifs. Nous voulons être là ou ça a du sens. On aime travailler avec les jeunes, aller dans les écoles, les Dour chababs, avec les universités, avec les écoles de cinéma,...Ici, au Maroc, notre collaboration a une longue histoire et je dirais qu’au fil des années, nous avons établi de très bonnes relations