L’ambition africaine du« Collectif ingénierie vs Covid-19 Maroc »

Le «Collectif» formé de près de 200 bénévoles entre ingénieurs,  médecins, universitaires, entrepreneurs…de tout le Maroc a, vu le jour, afin de développer des solutions innovantes rapides et efficaces pour lutter contre cette pandémie. Tout a commencé d’après le co-fondateur du collectif, Khalid Ezzemani par un sourcing et networking sur les réseaux sociaux du savoir et des moyens matériels et humains dans les quatre coins du Maroc pour aboutir à la création d’un Solidarity Lab Cluster. Visières, systèmes d’assistance à la ventilation, box de désinfection, plexibox...les innovations se multiplient. Selon Naim Bentaleb, l’autre co-fondateur du collectif en charge du lobbying  et de collecte de dons, plus de 30.000 visières de protection ont été fabriquées et livrées gracieusement à des hôpitaux dans plusieurs villes marocaines avec la contribution de PME/PMI. « La production de masques visières est considéré parmi les projets les plus aboutis du collectif.  Le projet est passé par 3 étapes. La première concerne l’établissement du sourcing des différentes ressources physiques et humaines disponibles dans chaque région. Ensuite, on est passé à la conception de plusieurs modèles afin de répondre   aux besoins urgents des centres hospitaliers. Aujourd’hui, nous sommes passées à l’étape de l’industrialisation. Des industriels de renom se sont ralliés au projet et se sont dirigés vers la production de masse pour couvrir le besoin total du Maroc », explique Khalid Ezzemani. « Nous sommes passés d’une visière sur imprimante 3D en une heure, à 100 par heure sur découpe laser. Grâce à l’industrialisation,  l’ambition est d’atteindre près de 20.000 par jour », ajoute Naim Bentaleb. Plusieurs antennes interactives ont été mises en place, dans les 12 régions du Maroc, issus à la fois du réseau Solidarity Lab Cluster et celui 3D printing Cluster. Ce dernier a été marqué par un partenariat avec  Decathlon Maroc pour a transformation de masques de plongée en  appareils respirateurs, comme c’était le cas dans d’autres pays. Le projet est porté par le ministère de l’industrie et en partenariat avec celui de l’enseignement supérieur et quelques industriels de poids. « Le processus est actuellement en marche à Tanger », déclare Naim Bentaleb. Et l’ambition est de dupliquer l’expérience à Rabat, Casablanca, Fès et Marrakech. Dautres projets sont également en cours. Dernier en date : pelxibox pour protéger les médecins lors de l’intubation des patients. 20 produits ont été déjà livrés. Et l’objectif est d’atteindre une capacité de production de 150 par semaine à travers les solidarity labs.

Une sollicitation africaine

Le collectif prend aujourd’hui une dimension continentale. «Nous avons une expérience et on veut la partager avec d’autres pays africains », déclare Naim Bentaleb. Le collectif a commencé par le Sénégal «nous les avons soutenu pour mettre en place leur première visière », ajoute Khalid Ezzemani. Après le Sénégal, de nombreux pays semblent être intéressés par l’expérience marocaine. Cette dernière à été sollicitée pour être dupliquée à la fois «à Madagascar, l’Egypte, le Cameroun, la Côte d’ivoire et le Mali », nous confie Naim Bentaleb.

Et après le crise, quel sera le sort du collectif «nous voulons capitaliser sur ces acquis et évoluer vers un cadre associatif qui aura pour objectif de rendre le continent africain plus autonome, démocratiser les imprimantes 3D chez les jeunes  et les aider à apprendre un métier prometteur… », assure Naim Bentaleb. De son côté Khalid Ezzemani ajoute que l’ambition est d’axer la stratégie vers l’intelligence collective afin de développer d’autres solutions rapides et efficaces. Le Fab Lab ne doit pas se contenter d’être un espace de proposition d’idées et de prototypages. Mais doit être une composante du Solidarity Lab pour donner vie à différents projets capables de résoudre les problèmes locaux et continentaux dans divers secteurs ».