USA Craintes sur le programme de rachats obligataires de la Fed

Par Robin Harding à Washington

En dépit du shutdown du gouvernement, l’économie américaine a affi ché des chiffres meilleurs que prévu sur l’emploi, soit 204 000 en octobre, transformant ainsi l’image du plus grand marché de l’emploi dans le monde et augmentant les chances de la Réserve fédérale américaine deralentir son programme d’achats d’actifs en décembre. La croissance de l’emploi s’est établie à plus que le double des attentes des analystes estimées à 100.000 tandis que la lecture des révisions à la hausse les plus importantes pour les mois d’août et septembre, elle a encore rajouté 60.000 emplois au total. « Ce que l’on peut rapporter clairement des chiffres de l’emploi, c’est que l’économie a récemment pris de l’élan . . . 180.000 ou 190.000 emplois crées par mois est un chiffre plus que suffi sant pour maintenir la tendance du taux de chômage à la baisse », a déclaré Jim O’Sullivan, économiste en chef chez High Frequency Economics. Le ralentissement évident de la croissance des emplois a été la principale raison pour laquelle la Fed a choisi de ne pas réduire son programme d’achat d’actifs de 85 milliards de dollars par mois en septembre. Mais les chiffres publiés le 8 novembre ont mis en évidence un marché de travail beaucoup plus fort pour l’automne et pourraient aussi répondre aux critères de la Fed pour réaliser « l’amélioration substantielle » nécessaire à la réduction des rachats d’obligataires.

Bien qu’il existe une grande marge d’erreur dans les chiffres d’un seul mois, si les données de novembre confi rment la solidité du marché du travail, et si les républicains et les démocrates arrivent à atteindre un accord sur le budget, il y aurait une forte chance que la Fed de réduise son plan d’achats d’actifs le 18 décembre. L’énorme programme de rachats obligataires de la Fed a euphorisé les marchés boursiers mondiaux et les économies émergentes, qui pouvaient devenir victimes d’un changement de politique. Le dollar s’est renforcé et le rendement des bons du Trésor à 10 ans a grimpé de 14 points de base à 2,75% comme les marchés ont tenu compte de la perspective d’une réduction antérieure. «L’augmentation des emplois a dépassé les attentes pour les bonnes raisons », a déclaré Patrick O’Keefe, directeur de la recherche économique chez CohnReznick, le cabinet d’expertise comptable. Et d’ajouter que la forte croissance de l’emploi était compatible avec les enquêtes de conjoncture. «Il ne s’agit point d’un hasard ». La grosse surprise de ce rapport fût l’absence d’impact de l’arrêt de gouvernement qui a duré près de trois semaines en octobre.

L’effet du shutdown du gouvernement était plus souligné par l’enquête menée auprès des ménages où le taux de chômage a légèrement augmenté de 7,2 à 7,3%. La hausse du taux de chômage était inférieure aux attentes de 7,5%, et les données étaient tellement brouillées que les économistes étaient réticents d’en tirer de nombreuses conclusions. Les données suggèrent que les enquêtes de confi ance des entreprises, qui ont démontré que les entreprises ont fait fi du shutdown, furent un guide fi able pour l’économie. Mais elles entrent en confl it avec le rythme faible de la croissance des revenus et de la consommation affi chée dans les données du produit intérieur brut jeudi dernier. Ce qui suggère que la reprise américaine était encore vulnérable. « L’économie ne se dément pas malgré les coups auto-infl igés du Congrès », a déclaré Tom Perez, le Secrétaire Américain du travail, au Financial Times.