Renault Nissan rate son départ dans la voiture électrique

Par Henry Foy à Londres

L’es ventes mondiales de voitures électriques accusent plus de quatre ans de retard par rapport aux prévisions, a déclaré Carlos Ghosn de Renault- Nissan, admettant que le leader de l’industrie manquerait les objectifs qu’il s’est fi xé pour la nouvelle génération de véhicules. Dans une interview accordée au Financial Times, M. Ghosn, a admis que le marché ne pouvait répondre à ses attentes. En tant que PDG de Renault et de Nissan, M. Ghosn a injecté des milliards de dollars dans la construction des véhicules électriques et devint son supporter le plus véhément. Renault et Nissan, qui opèrent dans une alliance mondiale, avaient déjà annoncé la vente de 1,5 million de voitures électriques d’ici fi n de 2016. «Nous sommes loin de notre objectif», a déclaré M. Ghosn. « Avec cette vitesse, il faudra quatre à cinq années supplémentaire pour vendre 1,5 millions de véhicules ». Malgré toute la fanfare, les lourds investissements et la pression du gouvernement pour promouvoir les véhicules à faibles émissions, les voitures électriques se sont révélées coûteuses à construire, difficiles à vendre et paralysées par un kilométrage limité et un manque d’infrastructures de recharge dans les marchés clés «l’angoisse de l’autonomie ».

Renault et Nissan ont vendu ensemble plus de 120.000 voitures électriques au cours des cinq dernières années, plus que tout autre fabricant. Nissan Leaf est le modèle le plus vendu au monde, avec environ 85.000 ventes à ce jour. Mais le manque d’infrastructure en matière de bornes de recharge publiques a paralysé les premières ventes et forcé la compagnie à réduire ses attentes. « Nous devons admettre que cela va moins vite que nous le pensions. Mais cela va moins vite parce que nous avions anticipé un développement des infrastructures plus rapide, a expliqué le PDG. Le problème principal, ce sont les infrastructures ». « Je ne crois pas que le problème principal soit le coût de la voiture. Le problème principal, ce sont les infrastructures. C’est normal. Je n’achèterais pas de voiture à essence s’il n’y avait pas de stations-service.» Dans des marchés comme la Norvège ou la Californie, les incitations gouvernementales saines en faveur des acheteurs et le vaste réseau de bornes de recharge ont stimulé la demande. Alors que les concurrents dont notamment General Motors, Honda et Mitsubishi ont développé des voitures électriques, et les petites entreprises comme Tesla ont eu un certain succès avec les modèles à batterie uniquement, l’engagement de Renault-Nissan en a fait un pionnier de l’industrie. Les analystes disent que la décision de Volkswagen et BMW de s’introduire dans le marché pourrait accélérer les ventes. L’entreprise a dévoilé son premier modèle électrique cet automne. L’alliance franco-japonaise a annoncé un accord avec Mitsubishi, la semaine dernière. Il s’agit d’un accord de coopération pour la construction d’une petite voiture électrique.