Violences sexistes. Youda défend les ouvrières agricoles

Youda, c’est sous cet intitulé que le Groupe des Jeunes Femmes pour la Démocratie et la Fondation Heinrich Böll Rabat, lancent  une campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux. Son objectif ? Rendre visibles les discriminations et les violences fondées sur le genre que subissent les ouvrières agricoles au Maroc. « Compte tenu de l’état d’urgence sanitaire instauré pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus au Maroc, les ouvrières agricoles, l’un des maillons les plus faibles de la chaîne du secteur agricole, se trouvent dans une situation difficile et précaire », constatent les jeunes femmes pour la démocratie. Un contexte délicat qui a motivé l’initiation de cette campagne en ce moment précis pour « permettre une meilleure visibilité aux difficultés quotidiennes et aux différentes formes de discrimination que subit cette catégorie fragilisée de la population », explique un communiqué de l’association.  Des témoignages, des doléances et des recommandations de la part d’ouvrières agricoles qui seront partagés sur les réseaux sociaux. Notons que le Groupe des Jeunes Femmes pour la Démocratie a pu relever de nombreuses violations des droits fondamentaux de cette catégorie : non-respect du code de travail, notamment l’absence de contrats de travail, de couverture médicale, ainsi que le dépassement des heures de travails réguliers, mais également l’absence de conditions de travail décentes et sécurisées.

Le groupe dénonce  également les violences sexuelles de la part des « cabrane», de l’employeur et de tout autre individu lors du trajet vers les lieux de travail, les risques inhérents aux conditions de transports, la difficulté d’accès aux services de base et particulièrement celui de la santé. S’ajoute à ceci, la difficulté d’accès au droit et à la justice à cause de la vulnérabilité de cette population, mais également à cause de la complexité des procédures pour dénoncer les violences physiques et sexuelles. Autre point noir, le groupe dénonce l’inaccessibilité aux compensations et aides financières instaurées dans le cadre du fonds de gestion de la pandémie du coronavirus de la part de l’Etat. Une discrimination de plus qui se rajoute à large éventail des injustices accablant cette frange de la population.