Travailleuses de l’informel, doubles victimes

Les femmes sont en première ligne dans cette lutte sans merci contre le Covid19 comme elles sont les premières victimes de ses dommages collatéraux. C’est ce qu’affirme un communiqué collectif d’une trentaine  d’associations féministes et de droits humains. S’inquiétant pour la situation des femmes spécialement celles travaillant dans le secteur informel, l’Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) et une trentaine d’associations évoque une situation précaire aggravée encore plus par les effets de la crise sanitaire liée au Covid-19.

Notons que d’après les chiffres de l’enquête du HCP sur l’emploi, datant de 2018, sept femmes cheffes de ménage sur dix sont veuves ou divorcées, 65,6% parmi elles sont analphabètes et la majorité (75%) est inactive. Des chiffres qui prennent toute leur ampleur en cette période de crise et confinement d’après l’ADFM et ses partenaires. D’ailleurs ce collectif appelle « le gouvernement et les collectivités territoriales à prendre en considération le fait que l’effectif des femmes dans le secteur informel est sous-estimé; les femmes cheffes de ménages ne disposant pas de la carte Ramed et doivent soumettre une demande d’aide risquent d’être exclues vu les critères d’éligibilité. Aussi certaines femmes travaillant dans le secteur formel, ne sont même pas déclarées », s’insurgent les associations qui en appellent à trouver des modalités pour garantir des revenus pour ces femmes non déclarées (telles les employées des bains maures, salons de coiffure, vendeuses, etc.) ainsi que la mise en place d’une nouvelle cartographie de la pauvreté basée sur le genre.