Voici pourquoi l’Égypte proroge l’état d’urgence de 3 mois

En pleine guerre contre le Covid-19, l’Égypte proroge de trois mois l’état d’urgence. Le pays d'Al-Sissi veut surtout se donner le temp de mener un tout autre combat.   

« Etant donné la situation sécuritaire et sanitaire critique (...) l'état d'urgence a été décrété dans l'ensemble du pays pour trois mois à compter du 28 avril à 01H00 du matin (ndlr, 27 avril à 23H00 GMT) », peut-on lire dans le décret présidentiel publié dans le bulletin officiel égyptien dans la nuit du lundi au mardi (27-28 avril 2020).

 

[caption id="attachment_76990" width="725"] Pandémie du Covid-19 : Situation en Egypte au mardi 28 avril 2020 à 14H50 (GMT) selon worldometers.info/coronavirus[/caption]

 

Dans le fond, les raisons évoquées vont au-delà de la seule guerre contre le nouveau coronavirus. Pour rappel, l'État d'urgence a été instauré en avril 2017 et réinstauré 163 fois depuis, à la suite d'attentats terroristes contre des églises dans les villes de Tanta et Alexandrie (Nord).

La nouvelle décision présidentielle intervient une semaine après la ratification par le Parlement égyptien des amendements relatifs à l'état d'urgence. Ces changements élargissent les pouvoirs du président dans le cadre de « l'état d"urgence sanitaire » pour combattre le nouveau coronavirus. Sur cette base, le Président Al-Sissi a désormais les pleins pouvoirs pour décider de la fermeture des écoles, des universités, des administrations ainsi que mettre des établissements médicaux privés au service de la santé publique.

Par ailleurs, il est clairement indiqué dans le nouveau décret présidentiel que les forces armées et la police sont autorisées à « prendre les mesures nécessaires pour lutter contre le terrorisme et son financement ».

Parallèlement au décret présidentiel, le Premier ministre égyptien a lui aussi publié dans le Bulletin officiel sa décision d’imposer le couvre-feu dans des zones considérées sensibles sur le plan sécuritaire. Moustafa Kamal Madbouli a également ordonné le transfert de certains dossiers judiciaires concernant des crimes liés à l’état d’urgence devant la juridiction créé spécialement pour instruire ce genre de dossiers.

Mohammed Zainabi (Avec agences)