L’OMS à l’épreuve du remède malgache

Le Covid-19 relance le débat sur le business de la santé qui pourrait avoir dévié l’Organisation Mondiale de la Santé de sa mission primordiale : préserver la santé publique dans le monde. 

Ce qu’on sait avec certitude concernant l’OMS, c’est qu’elle ne sait pas encore grand-chose sur le Covid-19. « Nous avons un long chemin à parcourir et beaucoup de travail à accomplir », vient encore de répéter son directeur général dans sa conférences de presse virtuelle. Rassurant !

Dans toutes ses communications, Tedros Adhanom Ghebreyesus présente l’introuvable vaccin comme la panacée. Sauf qu’en attendant cette invention salvatrice, des morts sont enregistrés par milliers chaque jour dans les quatre coins du monde. Certes, ce n’est pas au patron de l’OMS d’inventer le vaccin ou de fabriquer un médicament miracle, mais il est de sa responsabilité d’aider à la recherche de solutions, y compris celles sortant des cercles habitueles des puissants laboratoires pharmaceutiques. Mais le pourrait-il quand l’OMS reçoit l’essentiel de ses financements sous forme de donations de groupes ou d’entreprises privés qui décident de l’usage qui serait fait de leur argent ? 

Preuve que rien ne changera dans la position dogmatique de l’OMS, le silence de son patron après la récente annonce faite, en grande pompe, par le Président malgache de l’intriguant CVO appelé aussi Covid-Organics. Un

« remède traditionnel amélioré », à base d’Artemisia, que le Président Rajoelina et l’Institut malgache de recherches appliquées (IMRA) disent efficace contre le Covid-19. Même l’Académie de médecine à Madagascar, qui critiquait ce traitement préventif lors de son lancement, a levé ses réserves. Aujourd’hui, des millions de Malgaches, y compris les écoliers, le consomment principalement en boisson. Curieusement, à en croire les statistiques officielles reprises par

« wordometers.info/coronavirus », leur pays est encore l’un des rares à n’avoir totalisé aucun décès à cause du nouveau coronavirus.

Premiers clients du « remède-miracle »

Le succès du Covid-Organics est tel que le Président sénégalais en a commandé, le 24 avril, des échantillons à son homologue malgache. Le surlendemain, c’était autour du Président de la Guinée Bissau de passer commande. Lors de son entretien avec le Président malgache, Umaro Sissoco Embaló a annoncé qu’il allait dépêcher un avion pour ramener une bonne quantité de Covid-Organics et pour son pays et pour ses voisins dans la sous-région. Mais le premier Président à avoir manifesté son intérêt pour le remède à base d’Artemisia est le Président congolais. Le 22 avril, soit deux jour après le discours d’annonce de Rajoelina concernant le Covid-Organics, Félix Tshisekedi l’a appelé pour l’en féliciter. Il vient de montrer qu’il veut aller  plus loin.

Tshisekedi a sollicité Dr Jerôme Munyangi, qu’on surnomme Monsieur Artemisia. C’est lui qui est derrière le protocole à la base de la fabrication du remède malgache. Le chef d’Etat congolais l’a invité à développer un traitement médical à base de cette plante qui est déjà très utilisée comme remède contre la Malaria en RDC, comme à Madagascar et dans d’autres des pays paludéens.

Monsieur Artemisia

Dr Munyangi, 33 ans, vit actuellement en France où il était forcé à l’exil après  la diffusion, en janvier 2019, de « Malaria Business ». Un documentaire où le jeune médecin-chercheur dévoile les dessous de la guerre menée par les laboratoires contre l’Artemisia et la médecine naturelle. Il révèle aussi qu’une étude sur 1.000 patients avait prouvé que les tisanes d’Artemisia étaient plus efficaces que les médicaments conventionnels contre le paludisme : les fameux ACT, recommandés par l’OMS. Il s’agit de combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine qui n’est autre que la substance active médicamenteuse isolée de la plante Artemisia annua. Ce genre de médicaments fait gagner des milliards à la puissante industrie pharmaceutique et aux mafias des faux médicaments dans de nombreux pays de l’Afrique subsaharienne.     

Aussitôt après ses fracassantes révélations, les ennuis du jeune chercheur ont donc commencé. Il a échappé à la mort après avoir été empoisonné. Il a été ensuite incarcéré et maltraité, avant de trouver refuge en France grâce à la Maison de l’Artemisia. Une association basée à Paris, devenue maintenant une grande Fondation, qui a été créée en 2013 par Lucile Cornet-Vernet pour prouver l’efficacité médicale de l’Artemisia et développer son utilisation en Afrique en faveur des plus démunis. Plusieurs études ont été menées grâce aux fonds que cette Maison a pu récolter, sous la conduite de Dr Jerôme Munyangi, devenu son directeur des essais cliniques et recherches médicales et scientifiques. C’est depuis son laboratoire à Paris que ce jeune médecin congolais a rédigé le protocole médical contre le Covid-19 à base d’Artemisia. Ce document a été adressé par la Fondation d’abord à la RDC et ensuite à plusieurs autres pays de l’Afrique subsaharienne dont le Madagascar. Le Président de ce pays a saisi l’occasion et a vite ordonné la fabrication à grande échelle du Covid-Organics. C’est ce qui a poussé le Président congolais à inviter Monsieur Artemisia à rentrer au bercail et lui a fait délivrer une autorisation spéciale parce qu’il n’avait plus de passeport. Toute la RDC attend le retour de celui que des Congolais et d’autres Africains érigent déjà en « héros national », mais que l’OMS et Dr. Tedros ne veulent même pas écouter.