Les psychotropes vainquent-ils le covid19 ?

Dans plusieurs hôpitaux psychiatriques en France, le corps soignant a fait un remarquable constat : Le taux de contagion du Covid-19 est relativement faible chez les patients. Alors que les recherches scientifiques  se multiplient partout dans le monde pour trouver le bon remède et le vaccin pour contrer l’épidémie, les chercheurs du GHU Paris/Sainte-Anne se penchent sur une étude assez curieuse.  En effet depuis le début de la pandémie, les soignants de cet hôpital  ont constaté qu’ils étaient plus touchés par le virus que leurs patients. En moyenne 19 % du personnel médico-soignant a contracté le Covid-19, tandis que seuls 3 % des patients hospitalisés ont été dépistés positifs, explique-t-on auprès de  l’établissement psychiatrique. Des pourcentages interpellants d’autant plus si l’on considère que d’après l’hôpital, ces patients présentent des tableaux cliniques (surpoids, troubles cardio-vasculaires) les plaçant a priori dans les catégories les plus à risque. Pourtant, il n’en est rien et ils sont plutôt épargnés comme d’autres patients d’autres hôpitaux psychiatriques en France, mais aussi en Chine, en Espagne et en Italie. Des observations concluantes qui ont mené les chercheurs à se poser des questions par rapport à une certaine corrélation entre cette immunité exceptionnelle et la prise de médicaments psychotropes, largement utilisés dans ce type d’hôpitaux. Les scientifiques désignent plus particulièrement la molécule du chlorpromazine, utilisée dans le traitement des troubles de la bipolarité et de la schizophrénie, comme l'agent actif dans cette résistance au covid19.

Des expériences ont déjà été menées in vitro, en collaboration avec l’Institut Pasteur et ont permis de constater qu’il existait bien un effet antiviral de la chlorpromazine sur le SARS-CoV-2. Reste donc à prouver scientifiquement que cet effet peut être utilisé pour lutter contre la pandémie.