Confinement et consommation médiatique de l’enfant, l’alerte des pros
Boy watching television in dark living room

Lors de cette période de confinement, les enfants sont exposés à des risques réels liés à la consommation médiatique accrue. Recommandations du conseil supérieur de la communication audiovisuelle.

Constat: dans le contexte du confinement, les risques de surexposition médiatique sont accrus et rendus plus complexes du fait notamment que l’information continue sur la crise sanitaire et l’effort de sensibilisation déployé par les radios et télévisions peuvent être sources d’anxiété pour le jeune public. Pour la  protection des droits des enfants et de préservation de leur intégrité physique, mentale et psychique, lors de cette période de confinement, le CSCA recommande une supervision familiale le temps de consommation médiatique des enfants, en prêtant une attention particulière à l’exposition de ces derniers aux contenus des journaux télévisés et des chaînes d'information en continu.  Le CSCA attire aussi l’attention sur le fait que les pratiques multi-écrans du jeune public sont de nature à exacerber la charge anxiogène d’une programmation médiatique actuellement focalisée sur la pandémie. Une attention particulière est nécessaire aussi bien à la prolongation du temps d’écran induite par l’augmentation générale de la consommation de médias audiovisuels et numériques pendant le confinement qu’à l’usage fait par les enfants et les adolescents de ce temps d’écran. Si cette augmentation du temps d’écran est en partie due à l’impératif de continuité scolaire pendant le confinement auquel est venue répondre la mise en place de l’enseignement à distance, « la consommation médiatique à des fins de récréation doit être contenue dans des proportions qui assurent que l’augmentation du temps d’écran ne porte préjudice ni à l’équilibre ni à la santé du jeune public », préconise le CSCA qui ajoute que l’encadrement familial de la consommation médiatique peut contribuer à la fois à limiter le temps d’écran du jeune public mais également à instaurer une distinction claire entre l’usage éducatif et l’usage de loisir.

Risque d’accoutumance

Le CSCA alerte par ailleurs, sur le fait qu’une forte augmentation de la consommation médiatique du jeune public pendant le confinement présente des risques d’accoutumance sur le long terme. Cette augmentation conjoncturelle pourrait en effet créer des habitudes dont il serait difficile de se départir après le retour à la vie normale. Il convient ainsi de considérer l’aménagement d’un temps consacré aux activités hors écran dans le programme de la journée de l’enfant. Le déficit d’éducation aux médias et à la communication du jeune public constitue, selon le CSCA, un point de vigilance qui invite à un plus grand investissement de la part des familles dans l’accompagnement des pratiques médiatiques de leurs enfants en période de confinement.