Etat d’urgence sanitaire. L’événementiel se meurt
Aziz Bouslamti, Pru00e9sident du GPPEM

Au moment où la crise du Covid-19 a mis à mal divers secteurs, le GPPEM a élaboré un plan de relance qu’il a partagé avec les autorités et les donneurs d’ordres, les invitant à réagir.

L’interdiction des rassemblements et des événements pour des raisons de sécurité sanitaire a lourdement touché l’industrie de l’événementiel dès le mois de mars. Les professionnels s’inquiètent pour l’avenir  incertain de la profession étant donné que le déconfinement sera certainement partiel et que l’organisation d’événements semble hypothétique et non prioritaire.

Dès début mars, le Groupement Professionnel des Prestataires de l’Evénementiel au Maroc (GPPEM) a mis en place un ensemble de mesures pour soutenir leur écosystème, particulièrement les PME/TPE et les employés. Il a élaboré un plan de relance exposant les mesures qui pourraient sauver le secteur.

5% du PIB

« Les directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI sont claires et précises, au-delà du plan de lutte contre la propagation du Covid-19 au Maroc, le Souverain a chargé le gouvernement de mettre en place le dispositif nécessaire pour atténuer les effets de la crise sur l’économie nationale», rappelle le GPPEM.

Son présidsent, Aziz Bouslamti, tient à mettre en exergue l’importance de cette activité: "Il est important de souligner que les retombées économiques de l’écosystème de l’industrie de l’événementiel (CA direct + induit) sont de 63 milliards de dirhams, ce qui représente 5% du PIB. Avec près de 5.000 entreprises et 190.000 emplois directs et indirects, l’EIE doit avoir une grande place dans le plan de relance national ».

Des emplois en jeu

Fort de ce poids économique, le GPPEM appelle le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Économie Verte et Numérique à soutenir l’activité. Il invite également tous les grands donneurs d’ordre publics et privés à maintenir une partie de leurs événements, « suivant des conditions sanitaires à établir en étroite collaboration avec les autorités compétentes, ou au moins les reporter ».

Il est aussi important de mettre en place des mesures qui permettront de maintenir la commande publique, qui est vitale pour la survie de l’industrie événementielle. Ceci permettra d’éviter les faillites d’entreprises et les pertes d’emplois, plaide le GPPEM.

"Nous nous attendons à une baisse de 70% du chiffre d’affaires de l’EIE, entrainant une perte de près de 150.000 emplois, si rien n’est fait durant les prochaines semaines » met en garde le Groupement qui craint la perte du savoir-faire « qui permet au Royaume de briller au niveau international par la promotion de la Marque Maroc et du Made in Morocco », sachant que, selon le président, l’expertise événementielle marocaine contribue de manière significative à drainer des devises et éviter d’en faire  sortir.

Aussi, le GPPEM lance-t-il un appel au gouvernement « pour que ses doléances fassent l’objet d’une attention particulière et de mesures concrètes qui permettront de sauver les milliers d’emplois et les centaines d’entreprises ».