Le confinement a-t-il vraiment sauvé des vies?
Didier Raoult, directeur de lu2019Institut hospitalo-universitaire Mu00e9diterranu00e9e de Marseille

Même si presque tous les pays du monde ont adopté la solution du confinement pour contenir la propagation de la Covid-19, son efficacité est de plus en plus contestée.

Le confinement était largement admis comme étant la solution à la propagation du Coronavirus. Cependant, les conclusions d’une étude espagnole de séroprévalence, impliquant 60.000 personnes, remet tout en question. Selon cette étude, les travailleurs actifs qui ont continué à sortir ont été moins contaminés que les personnes confinées. C’est l’étude qui a été reprise par le professeur marseillais Didier Raoult pour répondre aux épidémiologistes français de l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) qui avaient soutenu que le confinement aurait sauvé 60.000 personnes de la mort.

Pour le directeur de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée de Marseille, « cela doit amener à réfléchir sur le confinement ». Il rejette également l’idée d’une deuxième vague. « Cet épisode est en train de se résoudre. Nulle part il n’y a de deuxième vague » dit-il. Pour lui, c’est la courbe épidémique banale mais avec sûrement des cas sporadiques ici ou là avec un porteur du virus supercontagieux qui contaminera des personnes autour de lui. « Mais tout ça ne traduit plus une dynamique épidémique », affirme D. Raoult.

Au Maroc, le bilan du confinement a été présenté. Il aurait permis de sauver 6.000 personnes. En Afrique, 42 pays l’ont adopté mais son coût exorbitant, 67,5 milliards de dollars par mois, suscite de grandes interrogations sur la capacité des pays du continent à le supporter encore.