Aid al fitr, une fête pas comme les autres! 

C’est un Aid qui nous marquera à jamais. Prière chez soi, pas de réunions familiales, pas de festivités..cette année, Aid al fitr sera exceptionnel, tout à fait différent de tous les autres !

Crise sanitaire oblige, cette année, les Marocains vont passer un « aid confiné ». La prière sera accomplie à domicile comme le précise de conseil supérieur des oulémas. Et les traditionnels préparatifs tels l’achat des incontournables tenues de l’occasion n’auront pas lieu non seulement à cause du confinement mais aussi la baisse du pourvoir d’achat des Marocains qui se contentent de se concentrer sur les besoins primaux.

Pas d’habits neufs pour les enfants

Traditionnellement, c’est la ruée vers les magasins de prêt à porter lors de cette période. Or, aujourd’hui, les boutiques sont fermées suite à l’état d’urgence sanitaire décrétée dans le pays. Pas moyen donc de faire les emplettes pour habiller les enfants en neuf. «Pauvres enfants. Non seulement, ils sont privés de sortir, de se rendre à leurs écoles, aux clubs…mais ils seront aussi privés des tenues de l’Aid comme à l’accoutumée», regrette le sociologue Mohamed Gharbi qui conseille les parents de donner un maximum de temps pour leurs enfants en cette période particulière et leur expliquer la spécificité de la situation. Selon Rachida Houari, cadre chez une multinationale,  l’Aid restera Aid. « On va le célébrer avec les moyens du bord. Pour les tenues, les enfants vont se contenter de ce qu’ils ont déjà », explique t-elle. Karim Laaraj, cadre supérieur a subi  qaunt à lui, de plein fouet les effets de la pandémie. Il est en arrêt temporaire de travail. De 18.000 DH, il n’a adroit actuellement qu’aux 2.000 DH d’indemnités versées par la CNSS. Il nous confie que même si les magasins étaient ouverts, son pouvoir d’achat actuel ne lui aurait guère permis d’acheter de nouvelles tenues pour ses trois enfants.

Toutefois, si Mouna Debbagh reconnait que les circonstances cette année sont particulières, elle nous confie qu’elle va recourir au commerce en ligne acheter les vêtements de l’Aid à ses deux enfants âgés de 4 et 8 ans. «IIs porteront quand même leurs tenues à la maison et souhaiteront un bon Aid à toute la famille en appel-visio sur whatsapp ».

Pas de visites familiales

L’Aid sera aussi célébrée cette année sans visites familiales. C’est la plus grande déception de Malika Ghazi qui n’a pas vu ses parents depuis deux mois avec le confinement. Elle, qui est habituée à faire le déplacement de Casablanca à Fès pour fêter l’occasion en famille, sera obligée de rester seule, chez elle. «Je déprime déjà. C’est le premier Aid que je vais passer loin de mes parents. Et cela me fait mal au cœur. Mais je me dis, que je reporterai la fête pour plus tard dès qu’on sortira indemnes de cette terrible épreuve ».

Un autre rituel absent cette année : la prise de clichés chez les studios photos pour les enfants portant les tenues purement traditionnelles. A l’ère du numérique, certes ces photographes professionnels sont moins sollicités, mais cela reste « capitale » chez beaucoup de familles.