Vidéo - Ondes de choc Minneapolis :  Zuckerberg attaqué par ses propres employés  
Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg fait face u00e0 la colu00e8re de certains de ses propres employu00e9s.

 

Twitter a signalé deux tweets polémiques de Donald Trump, mais Facebook a fait comme si de rien n’était. Des employés de Facebook en sont révoltés et s’en prennent à leur patron sur les réseaux sociaux.

 

Pour un bad buzz c’en est un et un géant. Fait rare, c’est Mark Zuckerberg qui en fait les frais. Certains de ses propres employés lui reprochent de n’avoir pas réagi, comme l’a fait Twitter, à deux récentes publications très controversées du président américain.

La première a été publiée le 26 mai. Trump y évoque l’envoi par le gouverneur de la Californie de bulletins de vote à des millions de personnes. Il ajoute : «Tous ceux qui vivent dans l’Etat, peu importe qui ils sont ni comment ils sont arrivés là, vont en recevoir. Ensuite des professionnels vont leur dire, à ces gens qui sont nombreux à n’avoir même jamais pensé à voter avant, comment et pour qui voter. Ce sera une élection truquée.»

 

https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1266231100780744704

 

Sans supprimer le tweet, Twitter l’a accompagné par cette mention affiché en dessous des 280 caractères composant le message du président américain : « Obtenez les faits sur le vote par correspondance ». Pour justifier son signalement, le réseau social estime que les informations publiées pourraient être potentiellement trompeuses sur le processus de vote.

Donald Trump n’est pas homme à se laisser faire. Il a régi en accusant Twitter d’«interférer» dans la présidentielle américaine 2020. Pour lui, cette «interférence» est une «menace pour la liberté d’expression».

https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1265427538140188676

Le 29 mai, un autre tweet de Trump a été signalé par le réseau social au petit oiseau bleu. Le président américain y menace d’envoyer l’armée pour reprendre le contrôle de la ville. Il ajoute cette phrase qui n’est pas passée inaperçue par Twitter: «Si des émeutes commencent, on commencera à tirer ».

La phrase est tristement célèbre aux Etats-Unis. Elle a été déjà employée à la fin des années 1960 par Walter Headley. Ce chef de police de Miami l’avait prononcé lors des violences raciales survenues dans cette ville de Floride.

Twitter a signalé la publication présidentielle en ces termes: «Ce tweet a enfreint les règles de Twitter relatives à la glorification de la violence.» Et d’ajouter : « Ce tweet est contraire à nos règles sur l’apologie de la violence (…) » et porte « le risque qu’il puisse inspirer d’autres actions violentes ».

Cette fois-ci, le réseau social a décidé de limiter la visibilité du tweet en question sur sa plate-forme. « Nous avons laissé le tweet en ligne parce qu’il est important que le public puisse toujours le consulter, vu son intérêt pour comprendre des questions importantes d’actualité », a justifié son administrateur en précisant qu’il n’était plus possible pour les utilisateurs de Twitter de le partager ou d’y répondre.

https://twitter.com/TwitterComms/status/1266267446979129345

Twitter est revenu encore à la charge contre cet autre tweet du président américain : « Les pillages seront immédiatement accueillis par les balles ».

https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1266231100780744704

Facebook n’est pas Twitter

Les mêmes publications sont encore visibles sur Facebook sans signalement de la part du réseau social de Mark Zckerbeg. Même si ce dernier s’est fendu d’une longue missive pour exprimer sa désolation au vu de ce qu’il se passe dans son pays et son malaise par rapport aux posts de Donald Terump, il a estimé que de telles publications relèvent de la liberté d’expression.

« Je sais que beaucoup de gens sont mécontents (...), mais notre position est de faciliter le plus d’expression possible, à moins d’un risque imminent d’atteinte aux autres ou de dangers tels que décrits dans notre règlement. »

https://www.facebook.com/zuck/posts/10111961824369871

 

C’est ce que Zuickerberg a confirmé, sans sourciller, devant les caméra de Fox News.  Selon lui, les réseaux sociaux ne devaient pas jouer le rôle «d’arbitres de la vérité en ligne».

 

Pourtant, comme Twitter, Facebook a mis en place des systèmes de lutte contre les contenus dangereux (appels à la haine, harcèlement...) et contre la désinformation. Sauf que Facebook exempt les personnalités et candidats politiques de l’essentiel de ces mesures.

Appliquée aux post de Trump, cette exemption, ajoutée à l’attitude de leur patron, a sorti de leurs gonds certains des employés du prodige américain.

Une pluie de tweets facebookiens

« Mark a tort, et je vais m’efforcer de le faire changer d’avis en faisant beaucoup de bruit », a tweeté dimanche Ryan Freitas, directeur du design pour le News Feed (fil d’infos) de Facebook. L'auteur de ce tweet précise qu"il au moins une cinquantaine de ses collègues qui partagent sa colère.

https://twitter.com/ryanchris/status/1267252760182788096

 

« Je ne sais pas quoi faire, mais je sais que ne rien faire n’est pas acceptable. Je suis un employé de Facebook en désaccord complet avec la décision de Mark de ne rien faire au sujet des posts récents de Trump, qui incitent clairement à la violence », a tweeté pour sa part Jason Stirman, un responsable en recherche et développement de la société, passé par Twitter.

https://twitter.com/stirman/status/1266876587472896000

Comme un malheur n’arrive jamais seul, des médias américains ont révélé hier, dimanche 31 mai 2020, que Mark Zuckerberg et Donald Trump se sont parlé au téléphone. La conversation a été « productive », rapporte des sources anonymes au site spécialisé Axios et à la chaîne CNBC. On n’en sait pas plus pour le moment. Mais la colère s’amplifie au sein de Facebook.

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