Zimbabwe: le ministre de la Santé inculpé pour corruption liée aux tests anti-Covid-19
Obadiah Moyo a u00e9tu00e9 arru00eatu00e9 et ensuite relu00e2chu00e9, mais sera poursuivi pour corruption.

Le ministre zimbabwéen de la Santé Obadiah Moyo a été inculpé samedi de corruption pour l'octroi irrégulier d'un contrat de plusieurs millions de dollars à une société de Dubaï n'ayant que deux mois d'existence pour la fourniture de tests de dépistage et de kits de protection contre le Covid-19.

Obadiah Moyo, 66 ans, a été arrêté vendredi après une enquête menée par la commission anti-corruption. Il a été remis en liberté sous caution et devra se présenter devant le tribunal le 31 juillet.

Le ministre fait face à trois chefs d'inculpation pour abus de pouvoir dont deux pour des faits remontant à l'année 2019, liés à la fourniture d'équipements médicaux aux hôpitaux publics.

Dans la dernière affaire, il est accusé de malversations pour le paiement de 15.000 tests de dépistage du nouveau coronavirus qui devaient être gardés à l'aéroport. A l'inspection, le ministère des Finances a découvert que seuls 3.700 kits avaient été livrés par la société Drax. Cette société, basée à Dubaï et créée seulement il y a deux mois, n'était pas conforme aux critères minimum fixés par le gouvernement pour la passation de marchés.

"Les actions de l'accusé ont mis en évidence un favoritisme au profit de Drax", a estimé le juge Munamato Mutevedzi.

L'opposition monte au créneau

Jeudi, le principal parti d'opposition au Zimbabwe, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), avait accusé de corruption le gouvernement qui avait chargé Drax Consult SAGL, de lui fournir des tests et des équipements de protection. Le contrat aurait été signé sans l'aval de l'autorité zimbawéenne chargée de la passation des marchés.

La semaine dernière, le gouvernement a ordonné l'annulation de tous les contrats avec Drax, selon le journal Herald.

Le juge Mutevedzi a interdit à M. Moyo d'avoir des contacts avec des témoins comme les responsables du gouvernement, et les hauts fonctionnaires des ministères de la Santé et des Finances.

En mars, les autorités hongroises, où est enregistrée l'entreprise, s'étaient inquiétées du versement suspect de 2 millions de dollars sur le compte de la société.

Le Zimbabwe a enregistré près de 500 cas de contamination par le nouveau coronavirus, dont quatre décès.