La corruption gagne (encore) du terrain

Mauvaise nouvelle pour le gouvernement ! Le Maroc perd quatre rangs dans le classement de Transparency International. Son Indice de la perception de la corruption (IPC), publié le 3 décembre 2013, classe le royaume au 91 rang sur 177 pays. En 2012, le Maroc occupait le 87 rang. Le nombre de pays évalués cette année est de 177, soit un pays de plus que l’année dernière. Par contre, le score du Maroc demeure inchangé, il reçoit la note très moyenne de 37 sur 100. Ce classement place le Maroc dans la catégorie des pays où sévit une corruption endémique.

Plus d’explications sur les raisons de cette mauvaise note avec Abdessamed Sadouk secrétaire général de Transparency Maroc (TM).

« L’objectif de notre campagne est de dire non à l’impunité »

Le Maroc recule une nouvelle fois dans le classement de l’ICP. Qu’est-ce qui explique cette mauvaise note ?

La raison en est l’absence de politique de l’Etat dans ce dossier. Le gouvernement manque d’initiatives pour lutter réellement contre ce fléau. Les pouvoirs publics, dépourvus de toute stratégie pour mener le combat contre la corruption, se cantonnent dans un discours stérile et entretiennent l’impunité.

Des pays peu connus pour avoir un système de transparence comme l’Arabie Saoudite, le Bahrain ou Oman sont mieux classés que le Maroc. Comment peut-on comprendre ce fait ?

Ce sont là quelques unes des grandes questions que posent ce classement. Cet indice ne prend pas en compte la nature du régime politique dans chaque pays. L’ICP agrège des indicateurs qui proviennent de huit agences et organismes internationaux (Ex : Banque mondiale, BAD, Word Economic Forum). C’est sûr que ce classement n’est pas parfait.

Vous avez critiqué fortement la campagne de communication du gouvernement sur la lutte contre la corruption. Aujourd’hui, vous lancez une démarche semblable, qu’est-ce qui a changée entre temps ?

La campagne de communication du gouvernement était coûteuse et contreproductive. Elle a été dénoncée par tous les acteurs de la société civile car elle n’a pas été précédée par des mesures concrètes pour lutter contre ce fléau. En tant qu’ONG de la société civile, nous sommes dans notre rôle de sensibilisation et de mobilisation. L’objectif de la campagne est de dire « Non à l’impunité ». Ce message s’adresse aux corrupteurs et aux corrompus qui se sentent en sécurité dans le système actuel qui ne prononce pas de sanctions à l’encontre de ces personnes.