FIFM: Une réussite marocaine
Ahmed CHARAI

Le Festival International du Film de Marrakech s’est définitivement installé parmi les plus grands événements du cinéma mondial. Il attire des stars, de grands réalisateurs, des critiques, des journalistes de tous les horizons. Le prince Moulay Rachid et son équipe ont réussi, avec un budget modeste par rapport à Dubaï par exemple, à donner à la ville ocre un rayonnement, une stature universelle. Ce même budget ne suffirait pas à une campagne de publicité qui aurait pour objectif le quart des retombées. Plusieurs minutes par jour, sur différentes chaînes pendant dix jours, cela se chiffre en dizaines de millions de dollars. Car le festival, c’est d’abord la recherche d’un impact. La presse écrite, les radios, les télévisions présentes, relayent chaque jour l’information. Pendant dix jours, Marrakech et le Maroc sont omniprésents sur la scène médiatique de manière très positive. C’est cette réalité qu’il faut apprécier.

La Fondation réussit chaque année à attirer de grands noms, parce qu’elle propose un choix de films éclectique et de très haut niveau. La sélection fait que les films en compétition représentent des écoles très différentes, mais toujours avec la même exigence de qualité. Il y a très peu de pays dans la région capables d’accueillir autant de personnalités dans la convivialité, en leur assurant une libre circulation absolue. Cette image de stabilité, d’ouverture, de tolérance vaut tous les discours. C’est ce qu’il faut comprendre. Les retombées sont multiples. Il y a évidemment l’image du pays, mais aussi celle de la ville avec sa lumière exceptionnelle. Le festival c’est aussi une promotion pour Marrakech comme destination touristique. C’est une occasion pour les professionnels du cinéma de se confronter à différents styles, mais aussi de nouer des relations. Ouarzazate et ses studios ont signé plusieurs contrats avec des producteurs étrangers, selon des informations fiables.

Treize ans, c’est un recul suffisant pour attester que le FIFM est une vraie réussite. L’organisation est impeccable et fait ressortir les valeurs d’hospitalité marocaine. La réputation du festival est telle qu’elle attire les grands noms du monde entier. L’événement a ses propres habitués : Martin Scorsese, Charlotte Rampling et bien d’autres ne le ratent jamais. L’égyptienne Youssra a interrompu un tournage pour venir à Marrakech. Derrière cette réussite, il y a une équipe qui, après avoir défini le concept, a fourni les efforts nécessaires, s’est donnée les moyens d’arriver à son objectif. Le FIFM est la preuve éclatante qu’avec une bonne gouvernance, la modestie des moyens n’est pas un handicap. Politiquement, en ces périodes troubles, le festival est une excellente vitrine pour le Maroc tel qu’il est, un pays ouvert, tolérant, convivial, pluriel. Les étrangers présents font tous ce constat et le répètent à l'envi. Merci à la Fondation du FIFM pour ce message délicatement adressé !