Sainte Sophie. Erdogan veut mettre la main sur l’Islam

« Ma pensée va à Istanbul, je pense à Sainte-Sophie », a déclaré le Pape François lors de la prière de l’Angélus du dimanche 12 juillet. Il s’est dit « très affligé » par la transformation de Sainte Sophie en mosquée. 

Pour sa part, le Conseil œcuménique des Églises, (350 Églises chrétiennes et 500 millions de croyants) a exprimé son « chagrin et consternation », rapporte La Croix qui cite le secrétaire général par intérim de ce Conseil, Ioan Sauca, pour qui Sainte-Sophie était une belle preuve de « l’attachement de la Turquie à la laïcité ». Elle ne l’est plus.

C’est donc fini cette laïcité. Le président turc Recepp Tayyip Erdogan a planté une grosse et longue lame dans le cœur de la Turquie laïque. Il remporte une bataille contre son ennemi juré Mustapha Kemal et tous les kémalistes. 

Effacer toute l’histoire chrétienne est l’objectif majeur des frères musulmans, dont Erdogan est très proche et qu’il utilise contre des pays comme l’Arabie saoudite, l’Egypte et les Emirats.

Son but est de se positionner en chef suprême de tous les musulmans du monde. C’est pour cela qu’il utilise le conflit israélo-palestinien. Le plus grand défenseur de la première cause de l’islam c’est lui. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir des relations avec Israël tout en manipulant ses proxys dans d’autres pays contre la normalisation avec Jerusalem.

Trop de contradictions et pourtant son public le suit partout. L’idéologie a encore de beaux jours. La religion musulmane continue à être une carte essentielle dans le jeu politique.

Sainte Sophie devenue mosquée! Une grande conquête pensent les islamistes partout y compris au Maroc où Erdogan rafle de gros marchés d’infrastructures grâce à ses fidèles du PJD. Pour les islamistes, c’est la marche vers la libération de Al Qods (Jerusalem). Parce que c’est ce que leur a dit Erdogan, dans un message en arabe. Un autre message, en anglais cette fois, promet que la désormais mosquée sera ouverte à tout le monde, musulmans et non musulmans. Ce dernier message est censé rassuré l’Occident et surtout l’Europe dont la Turquie veut faire partie. Pas sûr que cet acte renforce son dossier.