Coronavirus : Le point sur les vaccins anti Covid-19 et sur ce que dit l’OMS
Il faut prendre les informations publiu00e9es sur les vaccins contre le nouveau coronavirus avec grande prudence.

 

Les annonces se multiplient concernant le vaccin qui va sauver le monde du nouveau coronavirus. Mais à quand la délivrance ?

Par Mohammed Zainabi (Avec Agences)

 

Tout le monde se pose la question. Est-ce que les bonnes nouvelles publiées ici et là, presque quotidiennement, concernant l’imminence de la commercialisation d’un vaccin contre la Covid-19 relèvent de l’info, du buzz ou du bluff.

On ne saura la vérité que le jour où on injectera, pour devrai, un quelconque vaccin qui débarrassera effectivement le monde du virus pandémique. D’ici là, il faut continuer à prendre chaque information concernant les vaccins avec la plus grande circonspection.

La dernière nouvelle en date est parvenue de la Russie. Les russes annoncent la fin des essais cliniques, entamées le 17 juin dernier, sur deux groupes de volontaires, 76 en tout, pour deux prototypes de vaccins. On devra attendre la fin de l'isolement, pendant encore 28 jours, ainsi que le contrôle final de l’état de santé et de l’immunité de ces volontaires pour en avoir le cœur net.

Les Russes pourraient donc damer le pion aux Français et aux Américains, qui espèrent sortir chacun son vaccin avant la fin de l’année.

Vaccin multinational

Autre annonce récente, celle faite il y a quelques jours par le président argentin Alberto Fernandez lui-même. Il a révélé que son pays a été choisie pour mener des essais cliniques sur un projet commun de vaccin contre le nouveau coronavirus porté par la société allemande BioNTech et le laboratoire pharmaceutique américain Pfizer.

 

"L'Argentine est le seul pays de la région où sera menée à bien l'une des phases d'essai pour un possible vaccin contre le Covid-19", a écrit le chef de l'Etat sur Twitter.

Début juillet, BioNTech et Pfizer avaient annoncé des résultats préliminaires positifs pour leur projet commun de vaccin contre le nouveau coronavirus, sur 45 participants.

Selon un communiqué des deux partenaires, le vaccin expérimental BNT162b1 "est capable de générer une réponse d'anticorps neutralisants chez les humains à des niveaux supérieurs ou égaux à ceux observés dans les sérums convalescents - et il le fait à des doses relativement faibles", avait alors dit Ugur Sahin, directeur général de BioNTech.

A Buenos Aires, les deux entreprises ont expliqué vendredi que "le choix d'un centre en Argentine pour mener à bien ces essais avait été basé sur plusieurs facteurs, dont l'expérience scientifique et les capacités opérationnelles de l'équipe du chercheur principal, l'épidémiologie de la maladie, ainsi que l'expérience passée de l'Argentine pour réaliser des essais cliniques".

La technologie de ce vaccin repose sur l'ARN messager, un code génétique qui s'insère dans les cellules humaines pour lui faire fabriquer des anticorps spécifiques au coronavirus.

Annonces à foison

Plusieurs sociétés ont déjà publié des résultats préliminaires indiquant que leurs vaccins expérimentaux déclenchaient une réponse immunitaire, à la suite de la phase initiale de leurs essais cliniques, c'est-à-dire sur des humains.

23 projets ont commencé ces essais, selon la London School of Hygiene & Tropical Medicine, et plusieurs sont déjà passés à la deuxième voire la troisième phase, qui consiste à injecter le vaccin sur des milliers ou des dizaines de milliers de volontaires afin de voir s'il empêche réellement une contamination.

Le vaccin de la biotech américaine Moderna et celui de l'université britannique d'Oxford alliée au laboratoire AstraZeneca sont parmi les plus avancés dans les essais à grande échelle, ainsi que plusieurs projets chinois, notamment celui de la société CanSinoBIO qui a déjà obtenu l'autorisation de l'administrer aux soldats de l'armée chinoise.

 

Les Britanniques lâchent les Européens

Le gouvernement britannique vient d’écarter officiellement la possibilité de rejoindre le programme de vaccination de l'Union européenne (UE) contre le coronavirus.

Dans une lettre adressée à l'exécutif européen, l'ambassadeur britannique auprès de l'UE, Tim Barrow, a relevé que la Commission européenne "a confirmé qu'il n'est pas possible pour le Royaume-Uni de poursuivre en parallèle des négociations avec des fournisseurs potentiels de vaccins".

Il a aussi ajouté que Londres n'aura pas non plus son mot à dire sur les conditions d'acquisition des vaccins, notamment "le prix, le volume et le calendrier de livraison".

L'UE prévoit de dépenser environ 2 milliards d'euros (1,8 milliard de livres sterling) pour l'achat anticipé de vaccins soumis à des tests pour le compte des 27 États membres.

La décision de ne pas participer au programme européen de vaccination a suscité l'indignation des députés de l'opposition, qui estiment que le gouvernement "hésite à collaborer avec l'UE sur des projets après le Brexit".

Le ministre britannique de la Santé, Matt Hancock, avait, par ailleurs, souligné sur Times Radio que le Royaume-Uni est "en avance" sur l'UE en termes de négociations avec des producteurs de vaccins.

Le pays soutient à coups de millions de livres sterling les efforts des chercheurs britanniques dans la quête mondiale d'un vaccin contre le coronavirus, notamment ceux de l'Imperial College de Londres et de l'université d'Oxford - en association avec le groupe pharmaceutique britannique AstraZeneca.

Les vaccins animent les grandes places financières  

[caption id="attachment_84271" width="502"] Les vaccins réaniment la Bourse de New York[/caption]

 

La Bourse de Paris conservait son optimisme, ce lundi 13 juillet 2020 et gagnait 1,05%, profitant de l'effet salutaire de nouvelles concernant des avancées dans le traitement et le projet de vaccin du Covid-19.

A 09H30, l'indice CAC 40 avançait de 52,41 points à 5.028,89. Vendredi, la cote parisienne a clôturé en hausse de 1,01%.

La même embellie marque la Bourse de Tokyo qui a démarré lundi en vif rebond, dans le sillage du regain d'optimisme de Wall Street en fin de semaine dernière, grâce à de nouvelles données encourageantes sur un candidat-médicament contre le coronavirus.

Après avoir lâché plus de 1% vendredi, l'indice vedette Nikkei montait de 1,64% à 22.656,33 points après 01H00 GMT, tandis que l'indice élargi Topix gagnait 1,69% à 1.561,20 points.

La Bourse de New York avait déjà rebondi vendredi, rassurée par des données encourageantes sur l'antiviral remdesivir du laboratoire américain Gilead contre le Covid-19, ainsi que par la perspective d'une demande d'autorisation en fin d'année pour un vaccin co-développé par la société allemande BioNtech et le géant pharmaceutique américain Pfizer.

"Les marchés réagissent très positivement au moindre signe de progrès" thérapeutique sur le front du Covid-19, d'autant qu'ils sont soutenus par les plans de relance des Etats et les immenses rachats d'actifs des Banques centrales, a souligné Shoji Hirakawa, stratégiste de l'institut de recherche Tokai à Tokyo.

Et l’OMS dans tout cela ?

Les annonces et contre-annonce de L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) sont légion. Sur le vaccin tant attendu, peu d’informations filtrent. On ne sait même plus ce qu’a fait l’organisation après la promesse donnée à Madagascar de faire superviser les essais cliniques de son vaccin à base d’artemisia.

Aux dernières nouvelles, l’OMS en Afrique s'est jointe aux experts en vaccination pour exhorter la communauté internationale et les pays africains à prendre des mesures concrètes, afin d'assurer un accès équitable aux vaccins contre la Covid-19. C’est qu’a annoncé, le 9 juillet à Brazzaville, la directrice régionale de l’organisation, le Dr Matshidiso Moeti.

« Trop souvent, les pays africains se retrouvent tout au bas de la liste pour les nouvelles technologies, y compris les vaccins. Ces produits vitaux doivent être accessibles à tous, et pas seulement à ceux qui ont les moyens de les payer », a-t-elle déploré au cours d’une conférence de presse virtuelle organisée par APO Group.

Dans un communiqué de presse parvenu à l’Agence congolaise de l’information (Aci), elle a indiqué que l’Afrique dispose de l'expertise scientifique nécessaire pour contribuer largement à la recherche d'un vaccin efficace contre la Covid-19.

« Nos chercheurs ont contribué à la mise au point des vaccins qui offrent une protection contre les maladies transmissibles telles que la méningite, le virus Ebola, la fièvre jaune et un certain nombre d'autres menaces sanitaires courantes dans la Région », a-t-elle fait savoir.

Pour elle, il est clair qu'au moment où la communauté internationale se réunit pour mettre au point des vaccins et des thérapeutiques sûrs et efficaces contre le coronavirus, l'équité doit être au centre des efforts consentis.

« J'encourage un plus grand nombre de pays de la Région à se joindre à ces essais, afin que les contextes et la réponse immunitaire des populations africaines soient pris en compte dans les études », a dit le Dr Matshidiso Moeti. Intervenant à cette occasion, le Pr Helen Rees a souligné qu’au moment où le monde se concentre sur la recherche d'un vaccin contre cette pandémie, les Africains doivent s’assurer que les gens n'oublient pas que des dizaines de vaccins vitaux existent déjà. A son avis, ces vaccins devraient atteindre les enfants partout en Afrique.

Selon ledit communiqué, l'analyse initiale de l'impact de cette pandémie sur la vaccination dans la Région africaine indique que des millions d'enfants africains risquent d'être affectés négativement, car les services de vaccination de routine et les campagnes de vaccination contre la polio, le choléra, la rougeole, la fièvre jaune, la méningite et le papillomavirus humain ont été interrompus.

L'Académie africaine des sciences, quant à elle, affirme que seuls 2% des essais cliniques menés dans le monde ont lieu en Afrique. Il est important de tester le vaccin contre la Covid-19 dans les pays qui en ont besoin pour s"assurer de son efficacité, a-t-on indiqué.

https://lobservateur.info/madagascar-essai-clinique-de-la-solution-injectable-artesunate-iv-extraite-de-lartemisia/