Covid-19. Le jeunes se bricolent des vacances d'état d'urgence

 

 

Nos jeunes ne manquent pas d’imagination ! Pas question de rater complètement ses vacances. Même en état d’urgence, ils trouvent le moyen de vivre de bons moments seuls ou en groupe.

 

Par Hayat Kamal Idrissi

 

Inventifs et nullement incommodés par les restrictions de l’état d’urgence, les jeunes se bricolent de sympathiques  passe temps. « Ces vacances ont un autre goût. Elles interviennent après des mois de confinement. J’étouffais entre quatre mûrs. Là, je compte bien profiter de cette marge de liberté même si limitée », nous explique, souriant Reda Majjoud, étudiant et chanteur.

La nature nous appartient

Profitant à fond du bon emplacement de leurs demeures familiales aux alentours de Skheerate, Reda et ses amis partent souvent en randonnées dans la forêt mitoyenne. « Cet un grand avantage ! Nous profitons pleinement de la nature  au bord de la rivière de Cherrat. Si l’accès à la plage reste limité à 18h00, la forêt elle s’offre à nous sans trop de restrictions », se réjouit le jeune étudiant en hôtellerie.

 

 

Pour son ami, Aissam Lahrim, lauréat du centre de formation aux métiers de l’automobile et amateur de hiking, les grandes virées dans les montagnes n’est que partie remise. « Mais je me suis trouvé une nouvelle passion : la pêche à la canne. Une véritable découverte et une activité qui s’adapte bien aux nouvelles conditions liées à la pandémie », note Aissam.

Perfectionnement artistique

Passionnés de musique gnaouie, les deux jeunes hommes ne ratent pas les occasions pour se réunir avec d’autres amis pour des « jam sessions ». « La musique nous sauve (rires). Avec d’autres amis, chacun ramène un instrument musical et on se fait de mini parties de musique gnaouie et autre », ajoute leur copain Outhmane Ziayati.

 

 

Artiste en herbe, les jeunes musiciens profitent de leur « confinement » pour perfectionner leur jeu. Reda qui est également un bon décorateur, profite de ses vacances pour s’améliorer « mais aussi pour gagner de l’expérience et de l’argent.  J’ai assez de temps pour m’amuser et me perfectionner artistiquement. J’ai d’ailleurs refait la décoration de plusieurs cafés et salons de coiffure. Je joins l’utile à l’agréable », commente-t-il, amusé.

Plaisirs casaniers

Pour Oussama Boukhari, de Kénitra, les vacances en Zone 2 lui ont certainement appris de nouvelles choses. « Au début, je n’en pouvais pas d’être emprisonné, moi qui a l’habitude de sortir tout le temps et d’être toujours parmi la foule », nous raconte cet animateur. « Mais petit à petit, j’ai commencé à découvrir d’autres plaisirs plus casaniers tels la lecture, l’apprentissage de l’anglais, les jeux de société et la cuisine avec ma mère. D’ailleurs ce sont les premières vacances depuis longtemps que je passe avec ma famille. Je ne vous cache pas que j’ai redécouvert le plaisir d’être parmi les miens. J’en ai oublié le goût », ajoute, un tantinet embarrassé, le jeune Oussama.

 

 

De son côté Fatimazahra Rayane, chargée de communication dans une entreprise à Casablanca, nous assure qu’elle se contentera, cet été, de quelques virées à la plage en famille. « J’ai juste une semaine de congé. J’avais auparavant prévu de la passer en Turquie. Mais vu les conditions actuelles, tout mon programme a été chamboulé. J’ai trop peur que les choses ne dégénèrent  en termes pandémiques et que je reste bloquée la bas », explique Fatimazahra, inquiète. Quant à un séjour touristique en interne, « Je ne suis par particulièrement enthousiaste. Même si l’on prétend encourager le tourisme national, les prix restent hors de portée surtout lorsqu’on parte en famille », regrette la jeune femme.

Chacun à sa manière, ces jeunes se bricolent des vacances à la mesure des marges de liberté possibles en ces temps de crise sanitaire.