Le confinement n’était pas bon pour la santé des couples marocains

 

 

La pandémie du Covid-19 et le confinement ont largement impacté les rapports sociaux. La situation économique, sociale et psychologique des ménages marocains a été profondément touchée.  

 

Par Hayat Kamal Idrissi

 

Le confinement n’était pas de tout repos pour le moral des couples marocains. C’est ce qui ressort d’une note du HCP sur les rapports sociaux dans le contexte de la pandémie du Covid-19.  Les considérations financières, l’éducation et l’accompagnement scolaire des enfants, le partage des tâches ménagères et la gestion des loisirs arrivent en tête des sujets de discordes entre les couples dans ce contexte spécial.

 

Double crise

 

Durant le confinement imposé par la crise sanitaire, les soucis financiers ont constitué une source principale de tension et de dispute conjugale. Ainsi plus d'un Marocain sur cinq (22%) ont du gérer un conflit lié à l’argent durant cette époque. Les catégories les plus touchées par le phénomène sont les jeunes de moins de 24 ans (28%), les chômeurs (26%), les couples ayant des enfants (26%) et les ruraux (25,4%), note le HCP.

Autre sujet de discorde, l'accompagnement scolaire des enfants. La note révèle que plus de 12% des parents d'enfants en âge de scolarisation, dont 67% des cas plus qu'à l'accoutumée, avouent avoir eu des disputes conjugales à cause de l’accompagnement scolaire de leurs enfants. Une « nouvelle » tâche qui s’est rajoutée aux autres responsabilités des parents à cause, notamment, de l’enseignement à distance.

Toujours en rapport avec les enfants, leur éducation est au cœur des disputes entre les parents. D’après le HCP, près d'un marocain sur cinq (18,6%), 20,3% chez les femmes et 17,2% parmi les hommes, se disputent avec le conjoint au sujet de l'éducation des enfants hors leur accompagnement scolaire ( Temps accordé aux enfants, temps passé par les enfants devant les écrans, gestion de loisirs…). 59% d'entre eux affirment que ce type de conflits se produit  en confinement plus souvent qu’auparavant.

 

Habitudes bouleversées

 

Autre chamboulement que le couple marocain a du vivre suite à la crise sanitaire : Le partage des tâches ménagères. Plus de 8,4% des interrogés ( 10% parmi les citadins et 7% les ruraux, 10% parmi les femmes et 7% les hommes ) reconnaissent avoir eu des disputes conjugales à ce sujet. 63% des cas l’ont fait bien plus qu’auparavant. La gestion des activités de loisirs dans un espace restreint a été également une source de conflit au sein des ménages pendant le confinement. La cohabitation, même aux moments de détente, s’est avérée assez délicate. Regarder la télévision, jouer, naviguer sur le net, activités familiales…  ont constitué également des sujets de disputes pour 6,8% des marocains (7,3% en urbain contre 5,7% en rural et 8,7% parmi les femmes contre 4,8% chez les hommes).

Ces données chiffrées sont le résultat d’une  du Haut Commissariat au Plan  réalisée sur un échantillon représentatif de 2.169 ménages. Son objectif : appréhender l’évolution des comportements socioéconomiques face à la pandémie. Ceci tout en évaluant ses répercussions sur les différentes couches de la population en termes d’accès aux produits de base, à l’éducation, à la santé, à l’emploi et au revenu.